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Ces sanctions internationales qui ne dissuadent toujours pas la Corée du Nord

Les sanctions prises par la communauté internationales ne semblent pas devoir décourager le régime nord-coréen qui poursuit ses activités nucléaires et balistiques.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Kim Jong-un et son armée, le 28 juillet 2014. (KNS / KCNA / AFP)

Le Conseil de sécurité des Nations Unies planchait de nouveau dimanche 7 février 2015 sur le dossier nord-coréen à la suite du tir, quelques heures plus tôt, d'un missile balistique en violation des résolutions adoptées (5) par l'organe onusien. Les pays occidentaux et la Russie ont unanimement condamné Pyongyang. Paris a appelé pour sa part à une «réaction rapide et sévère». «Les dernières transgressions de la DPRK (République populaire démocratique de Corée, NDLR) requièrent de notre part une réponse encore plus ferme», a déclaré pour sa part Samantha Power, l'ambassadrice des Etats-Unis

Encore plus de fermeté
Depuis le quatrième et dernier essai nucléaire en date (6 janvier 2016), la Corée du Sud demande à la communauté internationale de faire preuve de plus de fermeté à l'encontre de son frère ennemi. «Les contre-mesures de la communauté internationale envers la Corée du Nord doivent être différentes de celles prises dans le passé», plaidait la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye début janvier 2016. Séoul compte notamment sur l'appui de la Chine, alliée de la Corée du Nord. Pékin, qui n'apprécie pas les ambitions nucléaires mais ne veut pas renoncer à ses relations commerciales avec Pyongyang, résiste aux pressions américaines pour alourdir les sanctions. Les Chinois se sont d'ailleurs bornés à «exprimer (leurs) regrets» après le nouvel incident. 

Les premières sanctions contre la Corée du Nord ont été prises en 2006 après son premier essai nucléaire (octobre 2006). Elles seront ensuite renforcées en 2009 et 2013 suite à de nouveaux tirs de fusée ou de missile et essais nucléaires. Cependant, la communauté internationale peine à prendre des mesures de rétorsion efficaces contre Pyongyang. Et le régime nord-coréen en joue et poursuit inexorablement sa course aux armements. 
 

La tactique bien rôdée de Pyongyang
Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud avaient averti la Corée du Nord qu'elle payerait un prix très lourd pour tout lancement de fusée mais, d'après les analystes, Pyongyang a soigneusement choisi son moment pour minimiser les répercussions, un mois après son dernier essai nucléaire. «La Corée du Nord a vraisemblablement fait le calcul qu'avec un lancement aussi rapproché de son essai nucléaire, les sanctions consécutives à cet essai ne seraient renforcées qu'à la marge», explique Alison Evans, analyste chez IHS Jane's.

Ce n'est pas la première fois que Pyongyang fait du temps un atout et recourt à un tel scénario. En avril 2009, le pays lance le missile Taepodong-2 en prétextant qu'il s'agit d'un satellite. En réponse, les Nations Unies durcissent leurs sanctions. Un mois plus tard, la Corée du Nord conduira son deuxième essai nucléaire. En 2013, le pays procède à son troisième essai nucléaire qui induira de nouvelles sanctions.  

De l'efficacité des sanctions
L'historien Andrei Lankov estime, dans une tribune publiée sur Bloomberg, que l'intensification des sanctions n'arrangerait pas le problème nord-coréen mais l'aggraverait plutôt. Et il tente de démontrer leur inefficacité chronique. Selon l'universitaire, qui enseigne à la Kookmin University à Séoul, l'isolement dont a fait l'objet la Corée du Nord aurait coïncidé avec une amélioration de sa situation économique. Le phénomène serait devenu perceptible entre 2006 et 2007. Depuis, la Corée du Nord connaît une croissance économique qui oscillerait entre 1,5% et 4%. Il faut dire que son PIB est l'un des plus faibles au monde. 

Dans l'éventualité où la Chine accepterait de restreindre ses relations commerciales avec son allié et que les Etats-Unis prendraient des sanctions financières plus strictes, Andrei Lankov considère que la démarche n'aurait pas l'effet escompté du fait, entre autres, de l'emprise du régime sur le pays. Autrement, les pressions dues à un embargo se seraient, par exemple, répercutées par l'entremise de la société civile sur le pouvoir. De plus, poursuit l'universitaire, une révolution pourrait plonger l'éventuelle puissance nucléaire dans le chaos. 

Le joker chinois
Néanmoins, pour la spécialiste Alison Evans, citée par CNN, tout ce qui pouvait être fait en matière de sanctions l'a déjà été. A l'exception peut-être, du levier lié à la manne financière que constituent les ressortissants nord-coréens travaillant à l'étranger et qui envoient de l'argent à leur famille. Mais pour elle, la méthode la plus efficace pour faire pression aujourd'hui sur Pyongyang serait «la mise en œuvre des sanctions existantes par la Chine».  

En attendant, rapporte Le Soir«les responsables sud-coréens et américains de la Défense ont décidé d’ouvrir des pourparlers officiels sur le déploiement dans la péninsule coréenne d’un système de défense antimissiles américain (THAAD pour Terminal High Altitude Area Defense, NDLR) destiné à faire face à la menace nord-coréenne, auquel Pékin est fermement opposé». La Chine ne souhaite pas qu'un tel système soit déployé si près de ses frontières.
 
 





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