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Kim Jong-un menace de riposter à la «déclaration de guerre» des Etats-Unis

Pour la première fois, Kim Jong-un fait l’objet de sanctions américaines le visant directement. Le dirigeant nord-coréen et dix des dirigeants du régime, ministres ou conseillers, figurent désormais sur la liste noire du Trésor américain pour de «graves violations des droits de l’Homme». Pyongyang a réagi promettant une riposte.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pour la première fois, des sanctions américaines visent personnellement Kim Jong-un, 33 ans, pour de graves violations des droits de l'Homme. (KCNA / KCNA VIA KNS / AFP)

Le 6 juillet 2016, les Etats-Unis ont imposé directement au dirigeant de Corée du Nord, Kim Jong-un, des sanctions financières. Ses avoirs, sous juridiction américaine, seront gelés, a précisé le Trésor américain ainsi que ceux de dix autres dirigeants du régime et cinq ministères ou administrations. Tous sont mis en cause dans un rapport, publié par le département américain, qui dénonce de «graves violations des droits de l’Homme» et des actes de «censure».

De 80.000 à 120.000 prisonniers politiques
En Corée du Nord, présentée comme le pays le plus répressif au monde, de 80.000 à 120.000 personnes sont détenues en tant que prisonniers politiques. C’est ce qu’affirme l’administration américaine qui entend, par ces sanctions inédites, «envoyer un signal à tous les responsables du régime qui seraient responsables de violation des droits de l’Homme, notamment les dirigeants de camps de prisonniers et les gardiens, ceux qui mènent les interrogatoires ou pourchassent les déserteurs afin qu’ils changent leur comportement», comme l’a expliqué John Kirby, porte-parole de la diplomatie américaine à l'AFP.

«Sous Kim Jong-un, la Corée du Nord continue d'infliger une cruauté intolérable et une dureté à des millions de personnes, y compris des exécutions extrajudiciaires, du travail forcé et de la torture», précise le Trésor américain. Les rumeurs de purges se sont multipliées depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un après la mort de son père, Kim Jong-il, en décembre 2011. Le cas le plus retentissant fut l'exécution, en décembre 2013, de son oncle, Jang Song-Thaek, accusé de trahison et de corruption.



Pyongyang déjà sanctionné par le passé
En 2014, la publication d'un rapport des Nations Unies sur les droits de l'Homme avait entraîné une réaction virulente de Pyongyang, assortie d'une série de provocations militaires. Des sanctions internationales, notamment américaines, ont déjà été prises à l'encontre du régime nord-coréen. Washington les a durcies début mars, après plusieurs essais de tirs de missiles et un quatrième essai nucléaire en janvier, le premier remontant à 2006.

Le 1er juin 2016, Washington a encore renforcé son embargo économique mettant en place de nouvelles mesures visant à restreindre l'accès de la Corée du Nord à la finance internationale. Le leader nord-coréen avait alors dénoncé «un produit de l'arbitraire violant la souveraineté d'un Etat indépendant» et accusé les Etats-Unis de conduire la péninsule coréenne vers une phase «incontrôlable». Le 7 juillet, l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA qualifiait les sanctions financières américaines visant personnellement Kim Jong-un de «crime abject».

Provocations militaires de Pyongyang
La Corée du Sud, techniquement en guerre avec le Nord depuis 1953 et qui a coupé tous ses liens politiques et commerciaux avec son voisin du Nord en février 2016, a salué la décision du Trésor américain. 

D'autres chefs d'Etat ont été sanctionnés financièrement par les Etats-Unis, comme le dictateur libyen Mouammar Kadhafi et ses quatre fils. Les attaques de l'armée libyenne contre la population civile avaient été assimilées à des crimes contre l'humanité.

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