Coup d'Etat en Centrafrique : le chef de la rébellion se proclame président
Lendemain de coup d'Etat en Centrafrique : la capitale, Bangui, est sous le contrôle des rebelles de la Séléka ("alliance", en langue songo). Leur chef, Michel Djotodia, s'est auto-proclamé président... mais n'a pas changé de Premier ministre.
Car c'est un coup d'Etat un peu particulier qui s'est produit dans le pays : la Séléka accuse le président déchu, François Bozizé - arrivé au pouvoir en 2003 après, déjà, un putsch - de ne pas avoir respecté l'accord de partage du pouvoir, signé le 11 janvier dernier.
Un gouvernement d'union nationale avait vu le jour, pour calmer la rébellion. Qui avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays, et enchaîné victoire sur victoire avant de stopper sa progression, sous la pression internationale, à 75km de Bangui.
Le président déchu introuvable
Cette fois donc, la rébellion est entrée dans la capitale, a déposé le président Bozizé, mais n'a pas touché au Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l'opposition. Le gouvernement va être "légèrement remanié", selon le porte-parole des rebelles. Des élections "libres et transparentes" sont prévues "d'ici trois ans" .
Où se trouve le président déchu, François Bozizé ? Au Cameroun. On savait que sa famille et lui avaient été pris en charge par la République démocratique du Congo, avec l'aide du Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés. Mais qu'ils ne se trouvaient pas sur le territoire congolais. Le Cameroun leur a finalement offert l'asile "dans l'attente de son départ vers un autre pays d'accueil" .
"Nous n'avons pas à nous mêler aux affaires intérieures de la Centrafrique" (Laurent Fabius)
Quelque 300 militaires français ont quitté Libreville, au Gabon, ce week-end. Pour assurer la protectioin des ressortissants français à Bangui. Mais, pour l'heure, il n'est pas question de les évacuer : "Pour le moment ce n'est pas nécessaire" , estime Laurent Fabius. "Les choses sont de notre point de vue sous contrôle concernant les Français." . Et le ministre des Affaires étrangères d'ajouter : "Nous n'avons pas à nous mêler aux affaires intérieures de la Centrafrique. Pour l'instant il n'y a pas de pouvoir légitime là-bas."
Reste que les pillages constatés dans la capitale Bangui ont fait à nouveau réagir Paris, qui a formellement condamné ce lundi "le recours à la force (...) Les pillages doivent cesser et l'ordre doit être rétabli rapidement" .
L'Union africaine, elle, a décidé de suspendre la participation de la Centrafrique à l'organisation. Et de geler les avoirs des sept dirigeants du Séléka - au premier rang desquels Michel Djotodia.
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