Mort de Fidel Castro : La Havane étouffée par une chape de plomb
A Cuba, au lendemain de la mort de Fidel Castro, l'ambiance est au recueillement. Un deuil national de neuf jours a été décrété. Reportage franceinfo à La Havane de Laure Sanière.
Le silence est saisissant dans les rues de La Havane. Depuis l’annonce de la mort de Fidel Castro vendredi 25 novembre, la ville est comme figée. Toutes les festivités ont été interrompues, la musique et les rassemblements, interdits. La place de la Révolution est déserte, comme le Malecón, le bord de mer habituellement bondé le samedi soir.
L’heure est au recueillement, au respect de l’intimité de la famille, disent les Cubains. Marlene, serveuse à La Havane, ne pouvait pas rester chez elle après cette "terrible nouvelle". Elle est venue avec ses nièces sur le Malecón pour s’aérer l’esprit.
C’est comme un dieu pour moi !
"J’ai très mal dormi, avoue-t-elle. J’étais très triste parce que c’était mon président ! Un grand homme ! C’était quelqu’un de très humain, de très bon. Il a été notre président toutes ces années, le seul que j’ai connu… Aujourd’hui je voulais vraiment aller sur la place de la Révolution. J’ai beaucoup pleuré ! On a beaucoup pleuré ! On savait qu’il était atteint d’un cancer, très affaibli, mais on aurait aimé le garder un petit plus longtemps."
Sa nièce, Daniela, 13 ans, est assise juste à côté d’elle sur le front de mer. L’adolescente est, elle aussi, très touchée par la mort de Fidel Castro.
C’était comme un père qui a dirigé notre nation et qui nous a rendus meilleurs.
La radio officielle cubaine diffuse en boucle les discours du Lider Maximo et des récits héroïques de sa vie. Wilson ne se lasse pas de les entendre. Il est en adoration devant Fidel Castro et se sent abandonné aujourd’hui : "Ça a été une telle émotion ! Je n’avais jamais ressenti ça… C’était notre grand leader, quelqu’un de très intelligent et de très beau ! Moi j’ai lu tous ses récits".
Il nous a créés pour nous amener sur le chemin du savoir.
Les informations sur la mort de Fidel Castro ont été publiées dans le journal officiel du parti, "Granma", dont le numéro historique de samedi s’est arraché. En Une, le cri de guerre des combattants de la révolution, "¡ Hasta la victoria siempre !" (jusqu’à la victoire pour toujours) était écrit en grosses lettres avec une photo de l'ancien dirigeant de profil dans le maquis, armes à la main.
Une semaine chargée en cérémonies
Neuf jours de deuil national ont été décrétés. Les Cubains sont appelés à se rassembler devant les cendres de l’ancien président place de la Révolution à La Havane, où aura lieu un grand hommage mardi 29 novembre au soir. A partir du lendemain, une procession partira à pieds de La Havane pendant quatre jours avec les cendres du défunt en direction de Santiago, au sud-est de l’île. Là seront célébrées dimanche 4 décembre les funérailles nationales.
Selon la radio cubaine, ces funérailles se feront en présence de nombreux chefs d’Etat d’Amérique du Sud, dont Nicolas Maduro, le président du Venezuela.
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