De nombreux pays dans le monde évacuaient mercredi par air et par mer, leurs ressortissants travaillant en Libye

C'est le plus souvent dans des conditions difficiles que les dizaines de milliers de ressortissants du monde entier, pris au piège des violences, fuyaient la Libye.

Un ferry transportant 167 ressortissants des Etats-Unis et d'autres passagers n'a pas pu quitter Tripoli jeudi en raison du mauvais temps. Les Etats-Unis continueront à modérer leur réaction à la violente répression engagée par le régime de Mouammar Kadhafi tant que ce bateau qui transporte au total 285 passagers, n'aura pas quitté la Libye, ont annoncé des responsables américains.



Le Canada a évacué jeudi 200 cents de ses ressortissants de Libye, ou étaient sur le point de l'être, grâce à l'aide de pays alliés, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, encourageant ses concitoyens à quitter les pays de cette région.

En Asie, les autorités se préparaient à mettre en place de gigantesques opérations d'évacuation pour rapatrier 100.000 travailleurs. 60.000 Bangladais, 30.000 Philippins, 23.000 Thaïlandais et 18.000 Indiens sont enregistrés en Libye, principalement comme modestes ouvriers contractuels, d'après les chiffres officiels.

Les autorités libyennes ont donné leur accord pour que l'Egypte effectue 37 vols afin de rapatrier ses ressortissants, ont assuré les autorités au Caire, selon lesquelles près d'un million et demi d'Egyptiens travaillent en Libye. Des milliers d'entre eux ont commencé de rentrer en Egypte par le poste frontalier l'Al-Saloum, sur la côté méditerranéenne.

L'Union européenne a appelé la Libye à "garantir" la sécurité des étrangers sur son territoire et à "faciliter" le départ de ceux qui le souhaitent, selon un projet de déclaration du chef de sa diplomatie, Catherine Ashton. Elle a, par ailleurs, annoncé qu'il restait 10.000 de ses ressortissants en Libye et qu'elle mobilisait des moyens pour être en mesure de les évacuer, y compris par voie maritime.

Ankara a annoncé avoir rapatrié plus de 5.000 Turcs (sur 25.000 présents en Libye). Un avion affrété par le groupe britannique pétrolier BP et transportant 150 Britanniques évacués de Libye a atterri jeudi à l'aéroport de Londres-Gatwick. Il s'agit du premier appareil charter à rapatrier des ressortissants britanniques au Royaume-Uni. 300 Britanniques se trouvent à Tripoli et 170 sont bloqués dans des camps dans le désert. Un avion militaire français avec à son bord 165 touristes, dont 152 Français, en provenance de Sebha (660 km au sud de Tripoli) est arrivé mercredi soir à Paris, selon le ministère français des Affaires étrangères. La France aura en deux jours évacué 556 personnes, dont 487 Français.

Trois avions allemands ont atterri mardi à Tripoli, où se trouvent 400 Allemands. 800 Italiens ont été rapatriés depuis le début des troubles, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères, qui espère faire rentrer par air ou mer ses ressortissants toujours bloqués à Tripoli ou à Benghazi. La Russie a rapatrié mercredi 339 de ses ressortissants de Tripoli arrivés à Moscou à bord de trois avions et a dépêché un ferry pour évacuer des personnes se trouvant dans deux autres villes de Libye.

Quelque 200 Grecs ont été évacués jeudi de Libye à bord de trois avions de transport de troupes C-130, a annoncé l ministère grec des Affaires étrangères. Des avions ont quitté Tripoli, la capitale libyenne, avec 160 Grecs à bord alors qu'un troisième a décollé de Syrte avec une cinquantaine de Grecs à bord, a indiqué le ministère. Le troisième appareil s'était rendu auparavant à Sebha, dans le sud-est de la Libye, où il avait embarqué 36 ressortissants grecs, selon l'agence de presse semi-officielle Ana.


La Chine a annoncé jeudi avoir déjà évacué 4.600 de ses plus de 30.000 ressortissants travaillant en Libye, grâce à une importante opération navale, terrestre et aérienne. Plus de 4.000 Chinois étaient transportés par ferries vers la Crète (Grèce), 400 autres étaient évacués par la route vers l'Egypte et le reste par avion vers Pékin, a détaillé Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Un premier groupe de 43 Chinois évacués de Libye était arrivé jeudi matin par avion à Pékin. Un autre avion, un Airbus A330-200 de 250 places d'Air China, s'était posé jeudi matin à Tripoli, afin de ramener d'autres Chinois. Un deuxième appareil devait suivre celui-ci. Selon une source gouvernementale grecque, 4 ferries grecs affrétés par les autorités chinoises devaient évacuer notamment de Benghazi (Libye) quelque 15.000 Chinois, en principe vers la Crète. Deux de ces navires étaient attendus jeudi à Héraklion (Grèce) en provenance de Benghazi, selon Chine nouvelle.

Le Vietnam étudiait les conditions d'évacuation de ses 10.000 citoyens. L'Inde a annoncé jeudi qu'un ferry de 1000 places avait accosté en Libye pour commencer à évacuer ses ressortissants. 18.000 Indiens vivraient en Libye, dont 3000 à Benghazi, employés dans l'automobile et le secteur hospitalier. Le Bangladesh, qui dépend fortement des devises étrangères envoyées par ses ouvriers employés à l'étranger, étudie l'évacuation de ses 60.000 ressortissants. L'ambassade de Thaïlande à Tripoli a contacté les employeurs de ses ressortissants, ayant leur siège à Tripoli, Benghazi, Syrte et Brak, et a demandé à ses citoyens de se tenir prêts à une évacuation. Les Philippines ont indiqué avoir l'intention d'acheter des billets d'avion pour leurs ressortissants voulant fuir la Libye. Environ 30.000 Philippins y travaillent.

Le Bangladesh et le Sri Lanka ont contacté l'Organisation internationale pour les migrations afin de requérir une assistance technique. 1.200 Sri Lankais sont enregistrés en Libye mais leur nombre réel serait bien plus élevé. La Corée du Sud a annoncé avoir affrêté un Airbus A330 égyptien pour évacuer vers Le Caire 260 des 1.400 Sud-Coréens encore présents en Libye. Selon le ministère des Affaires étrangères, 39 Sud-Coréens et 1000 étrangers travaillant pour une compagnie de construction sud-coréenne ont rejoint la frontière égyptienne au sein d'un convoi de 10 véhicules.