De nouveaux enlèvements d'adolescentes au Nigéria ?
Des hommes armés, membres présumés de la secte islamiste
Boko Haram, aurait une nouvelle fois enlevé des jeunes filles à Waraben dans un village
du nord-est du Nigéria, d'après des témoignages d'habitants et des forces de
police.
Les kidnappeurs seraient arrivés dans la nuit de lundi à mardi à bord de
véhicules aux couleurs de l'armée. Ils auraient alors tiré des coups de feu, dérobé
de la nourriture et enlevé huit adolescentes de 12 à 15 ans, précise l'agence de
presse Reuters, sans identifier la source policière.
Plus de 200 jeunes filles retenues
La secte islamiste détient déjà plus de 200 adolescentes
(les chiffres varient en fonction des sources) dans un endroit encore inconnu. Sur
les 276 kidnappées il y a trois semaines dans le village de Chibo, dans l'Etat
de Borno, plusieurs dizaines se seraient échappées. Par ailleurs, d'après
l'agence Associated Press, évoquant les propos d'un intermédiaire proche des
ravisseurs, deux seraient mortes d'une piqure de serpent et une vingtaine
seraient malades.
Dans une vidéo de près d'une heure diffusée lundi soir, Abubakar
Shekau, le leader de la secte islamiste, revendique l'enlèvement pour dénoncer
"l'éducation occidentale " et menace de vendre les adolescentes comme
esclave.
"Crimes contre l'humanité "
Depuis l'Egypte, la plus haute autorité religieuse de
l'islam sunnite, Al-Azhar, appelle ce mardi à "la libération
immédiate " des lycéennes. Le texte souligne que leur faire du mal est
"totalement contraire aux enseignements de l'islam et à ses
principes ".
De son côté, l'Onu prévient les kidnappeurs des conséquences
de leurs menaces : "Nous prévenons les auteurs que la loi internationale
interdit totalement toute forme d'esclavage et d'esclavage sexuel. Cela peut
constituer dans certains cas des crimes contre l'humanité ".
Pression de l'opinion publique
Au Nigéria, la pression s'accentue sur le gouvernement. D'après
Julie Vandal, la correspondante de France Info sur place, "jamais un raid de présumés membres
de Boko Haram n'a autant ému l'opinion publique. Il faut dire que les faux-pas
s'accumulent : informations contradictoires sur le nombre de jeunes filles
kidnappées, incapacité des forces de l'ordre de retrouver la moindre trace des
adolescentes " ou encore "l'arrestation pendant quelques heures de
l'une des organisatrices des marches pour réclamer leur libération ".
Quelque 200 personnes se sont rassemblées mardi devant l'ambasasde des Etats-Unis à Abuja pour réclamer une aide américaine. Un peu plus tôt, le secrétaire d'Etat John Kerry s'est dit "à envoyer une équipe au Nigeria " pour aider les enquêteurs nigérians.
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