Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus vendredi dans les rues de Tunis
Ils réclamaient la démission du Premier ministre de transition Mohamed Ghannouchi qui était en fonction sous le président déchu Zine ben Ali.
Des rafales d'armes automatiques ont été entendues alors que plusieurs centaines de personnes rassemblées devant le ministère de l'Intérieur, avenue Bourguiba, refusaient de se disperser.
La police avait auparavant procédé à des tirs de sommation et de grenades lacrymogènes. Un jeune homme ans a été blessé à la main, a indiqué un témoin.
Cette manifestation, organisée dans le cadre d'une "journée de colère", est la plus importante depuis la chute de Ben Ali le 14 janvier dernier, ont rapporté des témoins. Des policiers ont avancé le chiffre de "plus de 100.000 manifestants".
Les manifestants ont répondu a des appels relayés sur Facebook et ont profité du fait que vendredi est un jour férié, des milliers de Tunisiens sont venus affirmer que leur "révolution" qui a fait chuter le régime de Ben Ali "ne sera pas usurpée".
Les protestataires, dont certains brandissaient des portraits de Ghannouchi superposés au visage de Ben Ali, ont scandé: "Honte au gouvernement!" et "Ghannouchi démission!". La clameur de la foule était perceptible à des kilomètres.
Vendredi, des manifestants ont déployé une pancarte d'une vingtaine de mètres où l'on pouvait lire : "Sit-in jusqu'à la dissolution du gouvernement".
Les Tunisiens "vivent dans un vide politique", a déclaré à l'AFP Ramzi, étudiant en droit.
Des hélicoptères de l'armée ont survolé le cortège des manifestants tandis que les forces de sécurité observaient la foule, qui a défilé malgré l'interdiction de manifester en vigueur depuis la chute de Ben Ali.
Le gouvernement de transition chargé d'organiser des élections pour trouver un successeur à Ben Ali, lequel a fui à Djeddah en Arabie saoudite, a d'ores et déjà été remanié à plusieurs reprises à la suite de manifestations, mais Ghannouchi est resté en fonctions.
Certains voient là un atout étant donné sa connaissance des affaires tunisiennes, puisqu'il est Premier ministre depuis novembre 1999, soit pendant les 11 dernières années de la présidence Ben Ali.
"Elections au plus tard mi-juillet"
Le gouvernement transitoire en Tunisie a annoncé la tenue d'"élections au plus tard mi-juillet", selon un communiqué du conseil des ministres publié par l'agence officielle TAP, qui ne précise pas s'il s'agit d'un scrutin présidentiel ou législatif.
Le "gouvernement a examiné les échéances politiques et décidé que les consultations avec les différents groupes politiques "ne doivent pas dépasser la mi-mars" et que des élections seront organisées "au plus tard mi-juillet 2011", selon les termes du communiqué.
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