Cet article date de plus de treize ans.

Des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de 100 corps ces dernières 24 heures "dans trois endroits dans l'ouest"

Ces assassinats semblaient être motivés par des raisons "ethniques", a déclaré vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme."Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines", a relevé l'organisme onusien, avertissant qu'il fallait être "prudent au moment d'assigner des responsabilités".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Casques bleus de l'ONU à Duékoué, à 480 km à l'ouest d'Abidjan, le 30 mars 2011 (AFP - UNITED NATIONS PHOTO BY BASILE ZOMA)

Ces assassinats semblaient être motivés par des raisons "ethniques", a déclaré vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

"Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines", a relevé l'organisme onusien, avertissant qu'il fallait être "prudent au moment d'assigner des responsabilités".

Ces dernières 24 heures, l'ONU a trouvé plus de 15 corps dans la ville de Duékoué, où quelque 229 corps avaient déjà été découverts précédemment. "Certaines des victimes semblent avoir été brûlées vives et certaines personnes semblent avoir été jetées dans un puits", a déclaré le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

Par ailleurs, les corps de 40 personnes ont été découverts à l'ouest de Duékoué, à Bloléquin, a rapporté le porte-parole. Il a indiqué que les victimes "semblent avoir été tuées par des mercenaires libériens". En outre, les enquêteurs ont trouvé plus de 60 corps à Guiglo, selon la même source. Celle-ci précise que certaines des victimes ne sont pas des Ivoiriens, mais des ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Au cours de leur progression rapide depuis le nord du pays, les combattants d'Alassane Ouattara ont été accusés de massacres à grande échelle, notamment dans la ville de Duékoué (ouest). Plusieurs centaines de personnes ont été tuées le 29 mars, selon diverses agences humanitaires.

Dans l'ouest ivoirien, au conflit politique s'ajoute celui entre autochtones guéré (réputés pro-Gbagbo), membres d'autres tribus (considérés comme pro-Ouattara) et étrangers ouest-africains. Un conflit souvent motivé par des problèmes fonciers.

Face à l'escalade des violences, "le Programme alimentaire mondial et d'autres agences lançons un appel à l'ouverture de corridors humanitaires en Côte d'Ivoire", explique le PAM dans une note aux médias. L'agence onusienne indique avoir distribué des vivres pour six jours à Duékoué où des milliers de personnes sont notamment réfugiées dans la mission catholique.

Le PAM prévoit par ailleurs de distribuer de l'aide la semaine prochaine à environ 30.000 personnes déplacées dans la région de Danane et à près de 20.000 autres à Bouaké (nord), Bouna (nord), Tiébissou (centre) et Korhogo (nord).

Un appel de Ouattara

"La lumière sera faite sur tous les massacres et les crimes", a promis jeudi soir le président internationalement reconnu, Alassane Ouattara. "Les auteurs des crimes seront sanctionnés", a-t-il insisté, demandant à ses troupes "d'être exemplaires dans leur comportement, de s'abstenir de tout crime, de toutes violences contre les populations ou de tout acte de pillage". "J'invite tous mes compatriotes à s'abstenir de tout acte de vengeance", a-t-il aussi déclaré. "La Côte d'Ivoire est une et indivisible", a-t-il assuré, en s'engageant à être le président "de tous les Ivoiriens", qu'ils soient musulmans comme lui, chrétiens comme Laurent Gbagbo, ou d'une autre confession.

Lire aussi

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.