Des milliers d'Israéliens ont entamé dimanche une marche visant à la libération de Gilad Shalit, enlevé le 25 juin 2006
La manifestation, partie dimanche matin de la maison du militaire franco-israélien à Mitzpe Hila, doit relier le nord d'Israël à Jérusalem. Elle a été organisée par ses parents.
Objectif: presser le gouvernement de passer un accord avec le Hamas et obtenir la libération du soldat Shalit en échange de centaines de prisonniers palestiniens.
Habillés pour la plupart avec des tee-shirts blancs et des casquettes sur lesquels est inscrit: "Gilad est encore vivant", certains participants à cette marche de 12 jours brandissaient des banderoles proclamant: "Il est temps de ramener Gilad à la maison."
Devant la maison familiale à Mitzpe Hila, Noam Shalit, le père du soldat, a déclaré à la foule: "Je ne rentrerai chez moi qu'avec Gilad". Il doit effectuer la marche avec son épouse Aviva et ses deux autres enfants. Une fois à destination, la famille du soldat a l'intention de s'installer dans une tente près de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu jusqu'à la libération de son fils. "On a attendu quatre ans et on attend toujours, ceux qui l'ont envoyé là-bas doivent le ramener", a ajouté Noam Shalit.
Gilad Shalit, 23 ans, est privé de tout contact avec le monde extérieur depuis sa capture le 25 juin 2006 par un commando palestinien. Les assaillants ont débouché d'un tunnel, surprenant l'équipage assoupi d'un char en faction dont faisait partie le soldat. Deux militaires ont été tués, un troisième blessé. Depuis ce temps, Israël et le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, se rejettent la responsabilité de l'échec des négociations sur un échange de prisonniers, menées via l'Egypte et un médiateur allemand.
Près des trois quarts des Israéliens se disent favorables à un échange de "centaines de terroristes, y compris des meurtriers" contre le soldat Shalit, selon un sondage publié vendredi par le quotidien Yediot Aharonot.
Détails sur une rumeur d'accord
Selon des médias israëliens, qui mentionnent soit le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, soit "des sources gouvernementales", l'accord d'échange concernerait des militants palestiniens impliqués dans les meurtres de quelque 600 Israéliens.
Israël serait prêt à relâcher plus d'une centaine de prisonniers auteurs de meurtres d'Israéliens, à condition qu'ils se rendent dans la bande de Gaza ou à l'étranger et non en Cisjordanie. Israël détient plus de 7.000 prisonniers palestiniens.
Lâcher de ballons vendredi
Israël a marqué vendredi le quatrième anniversaire de la capture du soldat Shalit. Le père du soldat israélien capturé le 25 juin 2006 a participé à Rome à une cérémonie symbolique d'extinction des lumières du Colisée.
Dans une lettre aux parents, le président français Nicolas Sarkozy s'est déclaré "indigné" par le traitement de Gilad Shalit tout en mettant en avant "les privations endurées par une population", en référence à Gaza.
A Tel-Aviv, une centaine de motards ont formé un convoi, arborant des portraits de Gilad Shalit, passant devant les ambassades des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, auxquelles ils ont remis des lettres demandant une réunion du Conseil sur Gilad Shalit. Ils se sont arrêtés à l'ambassade de France, un pays dont le soldat détient également la nationalité.
Les parlementaires du Conseil de l'Europe et l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) ont exhorté le Hamas à autoriser le comité international de la Croix-Rouge (CICR) à lui rendre visite. "Les autorités du Hamas violent les lois de la guerre en refusant de permettre à Shalit de correspondre avec sa famille", écrit HRW dans un communiqué. "Le Hamas n'a transmis que trois lettres de lui, un enregistrement vocal et une courte vidéo. Sa détention au secret est cruelle et peut être assimilée à de la torture." HRW critique également Israël qui "empêche les détenus palestiniens de la bande de Gaza de recevoir la visite de leur famille". Israël maintient en captivité plusieurs centaines de Palestiniens, dont des élus.
Lettre de Nicolas Sarkozy
Dans une lettre aux parents, le président français Nicolas Sarkozy se déclare "indigné" par le traitement de Gilad Shalit. Mais il souligne "qu'on ne peut miser sur les privations endurées par une population pour obtenir une libération qui, en tout état de cause, aurait dû avoir lieu depuis longtemps", estimant lui aussi que la solution passe par la négociation.
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