Des milliers de chrétiens ont afflué jeudi à Béthléem pour y célébrer Noël, malgré l'occupation israélienne
Un défilé de scouts, au son des flûtes, tambours et cornemuses, a donné le coup d'envoi des festivités sur la place de la Mangeoire, face à la basilique de la Nativité.
Pour la troisième année, les pèlerins reviennent en nombre dans la ville où les Evangiles situent la naissance de Jésus.
Le retour des pèlerins a donné un coup de fouet à l'économie de Bethléem, en Cisjordanie occupée. La ville avait été gravement affectée par la seconde Intifada, déclenchée en septembre 2000, les violences ayant fait fuir les visiteurs.
Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, devait arriver en tête d'une procession partie de la ville sainte, avant de célébrer la messe de minuit dans l'Eglise Sainte-Catherine, qui jouxte la basilique de la Nativité, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, du Premier ministre Salam Fayyad et des consuls généraux à Jérusalem.
Même si le calme règne, les barrages militaires à l'entrée de Bethléem et la muraille qui sépare la ville de Jérusalem-est, annexée, rappellent en permanence la poursuite de l'occupation.
"Nous nous apprêtons à recevoir les pèlerins avec des lampions et des guirlandes mais notre petite ville, qui devrait être un symbole d'amour et de paix, attend toujours la paix", déplore le maire Victor Batarseh.
Le nombre de touristes à Bethléem a atteint le chiffre de 1,6 million pour l'année 2009, a indiqué la ministre palestinienne du Tourisme Khouloud Douaibess, qui attend la visite de 15.000 pèlerins pour Noël. Mais la manne touristique a surtout profité à Israël, l'écrasante majorité des visiteurs logeant hors de la Cisjordanie, selon elle.
Comme l'an dernier, 300 chrétiens palestiniens de la bande de Gaza, sur les 2.500 que compte ce territoire, ont été autorisés à célébrer Noël en Cisjordanie et y séjourner durant la période des fêtes, a annoncé l'armée israélienne.
Le Patriarche latin de Jérusalem a déploré mardi l'échec du processus de paix au Proche-Orient, dans son traditionnel message de Noël, tout en mettant en garde contre toute forme de désespoir.
Dans son message, Mgr Twal, 68 ans, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a dénoncé la poursuite de l'occupation israélienne dans les Territoires palestiniens, le blocus de la bande de Gaza et les récents heurts à Jérusalem-Est, à majorité arabe et annexée par Israël en juin 1967. Mgr Twal veille sur quelque 70.000 catholiques romains en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Jordanie et à Chypre.
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