Deux millions d'Egyptiens ont fêté vendredi au Caire la chute d'Hosni Moubarak, il y a une semaine
Cette "marche de la victoire" avait également pour objectif de maintenir la pression sur l'armée afin qu'elle libère les détenus politiques et assure de vraies réformes démocratiques.
Cette marche était aussi organisée à la mémoire des 365 personnes tuées pendant les 18 jours de contre le régime Moubarak.
La place Tahrir restait entourée de chars, mais l'armée participait également à la fête, avec un orchestre militaire en grand uniforme jouant des airs patriotiques devant une foule ravie.
Des centaines de milliers de personnes ont participé vendredi dans le reste du pays à cette "marche de la victoire", notamment à Alexandrie.
Manifestation de pro-Moubarak
Dans un autre quartier du Caire, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour assurer l'ex-président Moubarak de leur affection. "Moubarak, nous t'aimons. Nous ne t'oublierons jamais", ont scandé les manifestants vêtus de noir. Ils voulaient "s'excuser" de la façon dont le raïs a été poussé au départ et clamer les réalisations des 30 années où il a dirigé l'Egypte.
Un cybermilitant emblématique privé de tribune
Le jeune cybermilitant, Wael Ghonim, directeur marketing de Google pour le Moyen-Orient, a été empêché vendredi de s'exprimer sur la place Tahrir par des gardes.
Wael Ghonim, détenu durant douze jours par les services secrets au début du soulèvement avec les yeux bandés et les poignets entravés, est devenu l'une des icônes du soulèvement égyptien.
Son intervention sur une chaîne de télévision privée, Dream TV, le jour de sa libération le 7 février, avait ému les Egyptiens et convaincu des milliers d'entre eux de se rallier à la contestation.
Il a confirmé être l'administrateur de la page Facebook "Nous sommes tous Khaled Saïd", un groupe qui a participé au lancement de la contestation contre Moubarak le 25 janvier.
Appel place Tahrir à éliminer le gouvernement
Ahmed Naguib, membre du comité de coordination de la coalition de la jeunesse et des mouvements politiques qui poussent à la démocratisation du pays, avait annoncé avoir convenu "avec l'armée" d'organiser ces "célébrations".
Place Tahrir, toujours gardée par des chars et blindés et quadrillée par la police militaire, le prédicateur égyptien Youssef al Karadaoui a demandé à la foule, lors de la grande prière hebdomadaire, de faire preuve de patience envers l'armée.
Mais l'influent cheikh basé au Qatar, qui a soutenu dès le début le soulèvement égyptien dans ses prêches diffusés par la chaîne de télévision panarabe Al Jazeera, a demandé à l'armée de débarrasser les Egyptiens du gouvernement nommé par Moubarak au début de la crise, début janvier.
Un remaniement devrait être annoncé par l'armée
Le Conseil suprême des forces armées dirigé par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, a suspendu la Constitution, très contestée, et le parlement, élu en novembre dans des conditions litigieuses, promettant de rendre le pouvoir aux civils après des élections libres dans les six mois.
De source proche de la sécurité, on assure que le Premier ministre, Ahmed Chafik, lui-même un général, annoncera dimanche ou lundi un remaniement, où devraient entrer des personnalités de l'opposition, dans l'espoir de rassurer les manifestants et de remettre au travail le pays, en proie à une vague de grèves.
La vie est loin d'être revenue à la normale en Egypte, avec des chars déployés dans les rues, des banques toujours fermées, des salariés en grève ici et là et des écoles fermées. L'armée, aux rênes de l'Egypte depuis le 11 février, a affirmé vendredi qu'elle ne tolèrerait pas de manifestation qui nuise à l'économie du pays et qu'elle y répondrait, a rapporté la télévision d'Etat.
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