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Dilma Rousseff, la dauphine du président sortant Lula, est devenue dimanche la première femme présidente du Brésil

La candidate du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir a remporté le second tour de l'élection présidentielle avec 56% des voix contre 33% pour son adversaire, le candidat social-démocrate, José Serra.Après les résultats, la présidente élue de 62 ans s'est engagée à éradiquer la misère du pays d'ici à la fin de son mandat de quatre ans.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff, le président sortant et la présidente élue, à Brasilia (31/10/2010) (AFP / Ricardo Stuckert / présidence du Brésil)

La candidate du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir a remporté le second tour de l'élection présidentielle avec 56% des voix contre 33% pour son adversaire, le candidat social-démocrate, José Serra.

Après les résultats, la présidente élue de 62 ans s'est engagée à éradiquer la misère du pays d'ici à la fin de son mandat de quatre ans.

Elle a également promis de ne pas toucher au budget consacré aux programmes sociaux et aux projets d'infrastructures. Elle a assuré que les Brésiliens ne toléreraient pas un gouvernement qui vivrait au dessus de ses moyens et qu'elle ferait tout pour accroître l'efficacité de la dépense publique. "J'ai reçu de la part de millions de Brésiliens ce qui est peut-être la plus importante mission de ma vie", a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.

Alors que ses partisans ont envahi par milliers les rues de Sao Paulo et de Brasilia pour manifester leur joie et célébrer la victoire, Rousseff s'est engagée à prolonger ce qu'elle a appelé "une nouvelle ère de prospérité" et à respecter les contrats existants, soulignant ainsi qu'elle n'avait aucune intention de rompre avec la politique menée par Lula.

Dilma Rousseff est devenue la première femme à diriger le Brésil, pays fort de 193 millions d'habitants. Elle était largement arrivée en tête du 1er tour le 3 octobre avec 47% des suffrages contre 33% à son rival.

Le président Nicolas Sarkozy a adressé ses "très chaleureuses félicitations" à Dilma Rousseff pour son élection, dans un message rendu public par la présidence française aussitôt après l'annonce du résultat du scrutin.

Le président américain Barack Obama a téléphoné lundi à la présidente élue du Brésil pour la féliciter de sa victoire "historique", a annoncé la Maison Blanche. Il a aussi "félicité les Brésiliens pour leur foi et leur engagement en faveur de la démocratie", et "souligné l'excellente relation de travail entre les Etats-Unis et la Russie".

Après huit ans au pouvoir, Luiz Inacio "Lula" da Silva, qui ne pouvait pas se représenter, bat encore des records de popularité, à 82%. L'ancien syndicaliste a hissé le Brésil parmi les premières économies du monde et a réduit la misère dans cet immense pays.

Sa protégée Dilma, comme l'appellent les Brésiliens, 62 ans, ex-guérillera emprisonnée pendant près de trois ans et torturée sous la dictature militaire (1964-1985) était une technocrate presque inconnue avant d'être choisie par Lula pour lui succéder.

Dilma Rousseff avait voté dimanche en début de matinée dans une école de Porto Alegre (sud) au milieu d'une cohue de journalistes et de partisans agitant des drapeaux rouges du PT. Avant de voter, elle a dit aux journalistes "attendre avec confiance le résultat du vote d'aujourd'hui".

Une campagne "sale"
Après une campagne "sale", selon les médias brésiliens, ponctuée de coups bas, de rumeurs sur internet et d'accusations croisées de corruption, Dilma Rousseff a réussi à stopper l'hémorragie de votes qui lui a coûté une victoire dès le premier tour, le 3 octobre. Cible de l'Eglise catholique et des évangélistes pour ses prises de position en faveur de la légalisation de l'avortement, Dilma Rousseff a fait marche arrière et s'est engagée à ne pas modifier la loi. Dans sa campagne, elle a insisté sur la "continuité" avec l'action de Lula, tandis que que son rival a dénoncé les "scandales" de corruption et réclamé un gouvernement "honnête".

Dilma Rousseff, la dame de fer brésilienne
Dilma Vana Rousseff, 62 ans, est surnommée la "dame de fer" pour son tempérament bien trempé et sa capacité de travail. Lula l'a choisie pour lui succéder, bien qu'elle ne se soit jamais présentée devant les électeurs et qu'elle ne soit pas un membre historique du PT.

Née en décembre 1947 dans le Minas Gerais d'un père bulgare et d'une mère brésilienne, Dilma a activement milité dans les mouvements de lutte armée pendant la dictature. Arrêtée en 1970, elle a été condamnée à six ans de prison. En 1972, elle est finalement libérée sans avoir cédé à la torture. Début 1980, elle participe à la refondation du Parti démocratique travailliste (PDT, gauche populiste) de Leonel Brizola avant de rejoindre le PT en 1986.

Alors qu'elle était ministre de l'Energie, en 2005, Dilma Rousseff, économiste de formation, a été propulsée numéro deux du gouvernement à la faveur d'un scandale sur le financement parallèle de la campagne du PT. Les poids lourds du gouvernement avaient dû démissionner. Depuis 2007, Lula la présentait comme la "mère du PAC", le programme d'accélération de la croissance qui finance d'énormes investissements dans les infrastructures du pays. Il a estimé que ses talents politiques et de gestionnaire en faisaient la meilleure candidate.

Pour son image médiatique, Dilma s'est soumise à plusieurs opérations de chirurgie esthétique et a enlevé ses grosses lunettes. L'an dernier, elle a admis publiquement subir un traitement contre le cancer, ce qui a adouci son image. Les médecins affirment qu'elle est guérie.

Voir aussi:
>> Le site de campagne de Dilma Rousseff

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