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Diplôme, parrainage, état-civil, comment bloquer un candidat à la présidentielle

Le président turc Erdogan est de nouveau au cœur d’une polémique. Cette fois, il est accusé de ne pas avoir les diplômes nécessaires pour être président. Surprenant, mais la Turquie n’est pas le seul pays à imposer des critères exigeants, parfois extrémistes, aux candidats à la magistrature suprême.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min

La question du diplôme est essentielle en Turquie. En effet, tout candidat à la présidence doit posséder un bac+4. il est étonnant de découvrir que ce pays démocratique impose des clauses qui ne permettent pas à n’importe qui d’accéder à la magistrature suprême. Cette fois l’affaire prend des tournures politico-crapuleuses. Le lanceur d’alerte, Omer Basoglu, a trouvé la mort peu de temps après ses révélations. Dans un livre, il prétendait que Recep Erdogan avait falsifié ses diplômes.
 
Mais la Turquie n’est pas le seul pays à imposer des critères, autre que l’âge, à la candidature.
 
En Iran, les candidats à la présidence sont adoubés par le conseil des gardiens de la révolution qui valide leur candidature. L’élection est également réservée aux hommes et aux musulmans chiites. Il ne faut pas avoir servi le pays sous la monarchie. La République islamique ne laissera pas émerger un homme politique qui pourrait renverser le système. Si le président prend une place de plus en plus significative, le guide suprême reste le vrai leader du pays.
 
Le concept d’ivoirité relancé en Côte d’Ivoire en 1995, illustre une autre façon de limiter les candidatures à la présidence. Cette fois le candidat doit prouver son ascendance ivoirienne par le père et la mère. Un bon prétexte pour se débarasser des adversaires dangereux, et plus largement, d’écarter des affaires les gens indésirables. L’actuel président, Alassane Ouattara, a ainsi été écarté de l’élection d’octobre 2000.

Pour les grandes démocraties 
Aux Etats-Unis, pour exercer la fonction suprême, il faut être né sur le territoire américain. Cela a écarté de la course à la Maison Blanche un certain Arnold Schwarzenegger. L’acteur, converti à la politique, avait accédé au poste de gouverneur de la Californie en 2003. Mais, né à Thal en Autriche, il ne pouvait pas espérer monter plus haut.
 
Même la France n’y échappe pas, puisqu’il faut être parrainé par 500 élus pour pouvoir se porter candidat. Une façon de limiter les candidatures fantaisistes disent les défenseurs de cette close tout de même restrictive. En son temps, Jean-Marie Le Pen s’est souvent plaint de cette disposition qui selon lui visait à l’empêcher de se présenter. Une posture dénoncée par ses adversaires, qui y voyaient une façon de se victimiser à peu de frais.

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