Ebola : l'impossible maîtrise du virus au Liberia
Face à la progression inquiétante du virus Ebola au Liberia, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a annoncé un couvre-feu général, à partir de ce mercredi soir. Deux quartiers urbains, dont un dans la capitale, ont également été mis en quarantaine et la "fermeture de tous les centres de loisirs et de tous les vidéo-clubs" a été ordonnée. Malgré les efforts accrus et l’adoption de mesures draconiennes, le Liberia, pays le plus touché par le virus, n’est pas parvenu à maîtriser la maladie. Une progression due au "déni persistant, de pratiques funéraires traditionnelles, et du non-respect de l'avis des personnels de santé et des mises en garde du gouvernemen t", a déploré la présidente libérienne.
Car certaines personnes continuent de croire que le virus est une invention. Lundi, des jeunes avaient attaqué un centre d’isolement dans la banlieue de Monrovia, pillant des objets potentiellement contaminés et provoquant la fuite de 17 malades testés positifs, retrouvés depuis. Selon plusieurs témoins, les assaillants criaient : "Cette affaire d'Ebola, on n'y croit pas."
Le Liberia souffre d'une accumulation de circonstances défavorables
Pour Cyprien Fabre, responsable du bureau d'aide humanitaire de l'UE pour l'Afrique de l'Ouest, le Liberia souffre d’une accumulation de circonstances défavorables. La propagation de l’épidémie dans les zones densément peuplées autour de la capitale ainsi que "le nombre de médecins ridicule par rapport à la population" (0,1 pour 10.000 habitants, contre 2,6 en moyenne en Afrique, selon l'OMS) ne favorisent pas la maîtrise du virus.
L’épidémie aurait fait au moins 1.230 morts selon le dernier bilan de l’OMS au 16 août, dont 466 au Liberia, 394 Guinée, 365 en Sierra Leone et cinq au Nigeria. L'OMS a discerné quelques lueurs d'espoir en Guinée grâce à la mise en place de mesures "efficaces" et au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.