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Ebola : l’épidémie continue de s’étendre

Tandis que la République démocratique du Congo a confirmé dimanche soir la présence du virus sur son territoire, un expert médical international a été contaminé pour la première fois par Ebola, a annoncé l'Organisation Mondiale de la Santé.
Article rédigé par Laura Lequertier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Des volontaires s'entraînent à mettre correctement leurs protections, au Sierra Leone © Katherine Mueller/I/NEWSCOM/SIPA)

"Les résultats sont sortis positifs. Le virus Ebola est confirmé en RDC ", a déclaré dimanche le ministre congolais de la Santé, Félix Kabange Numbi, à propos des échantillons prélevés sur des personnes suspectées d’avoir contracté le virus Ebola. Des équipements de protection pour les équipes médicales du pays ont été envoyés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’épidémie touche des civils, mais également des soignants, infirmiers ou spécialistes. Pour la première fois, un expert en épidémiologie de l’OMS a contracté le virus Ebola, a annoncé l’organisation. Il s’agit de la première victime du virus sur les 400 personnes déployées par l’organisation dans les pays touchés.

Un infirmier volontaire britannique contaminé dans l'est de la Sierra Leone, épicentre de l'épidémie, a lui été rapatrié à bord d’un avion militaire en Grande-Bretagne et admis dimanche dans une unité d'isolement à l'hôpital londonien Royal Free. Faisant partie du personnel médical d'une ONG en Sierra Leone, il participait à "la surveillance, la recherche des contacts et l'enterrement des victimes d'Ebola ", a indiqué un porte-parole du ministère sierra-léonais de la Santé.

Deux médecins guéris

Face à l'ampleur de l'épidémie, un comité d'experts réuni par l'OMS a jugé le 12 août "éthique" d'offrir des médicaments à l'efficacité et aux effets secondaires encore non mesurés "comme traitement potentiel ou à titre préventif".

Le sérum expérimental ZMapp est un des espoirs des équipes médicales. Jamais testé sur des humains, il a été injecté à deux volontaires médecins gravement malades, contaminés par le virus. Rapatriés aux Etats-Unis, Kent Brantly et Nancy Writebol sont sortis jeudi dernier de l’hôpital, guéris.

Les doses du ZMapp épuisées

Mais deux autres personnes ayant bénéficié du sérum sont décédées. Le prêtre espagnol rapatrié dans son pays et un médecin libérien sont morts après avoir reçu des injections de ce sérum d’anticorps. "[Le Dr Abraham Borbor] montrait des signes de progrès mais il a finalement rendu l'âme ”, a annoncé lundi le ministre libérien de l'Information Lewis Brown. Deux autres praticiens soignés avec ce sérum, le ZMapp, "sont toujours sous traitement et il y a des signes d'espoir ", a indiqué le ministre.

Le laboratoire qui produit le ZMapp a annoncé que les très faibles quantités disponibles du sérum sont épuisées. Un vaccin pourrait cependant être développé dès la mi-2015, les tests sur les animaux étant désormais terminés. Les premières expériences sur les humains devraient commencer en janvier prochain.

Le Japon s'est dit prêt lundi à fournir un autre traitement expérimental "si l'Organisation mondiale de la santé en fait la demande ". Mis au point par une entreprise nippone, ce produit a été homologué en mars dans le pays comme antiviral contre la grippe. 

En tout, l'épidémie a fait au moins 1.427 morts, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 20 août.

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