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Ebola : des médecins prudents vis-à-vis du sérum

Malades depuis neuf jours, deux américains ont accepté la semaine dernière de recevoir des injections d'un sérum expérimental. Si leur état de santé s'améliore, certains médecins préfèrent rester prudents. Selon un dernier bilan de l'OMS, Ebola a tué 932 personnes dans le monde.
Article rédigé par Laura Lequertier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Kent Brantly a été contaminé par le virus Ebola lors d'une mission au Liberia © Maxppp)

Arrivé aux Etats-Unis, dimanche, Kent Brantly est sorti de l'ambulance debout, bien qu'affaibli par le virus Ebola attrapé lors d'une mission pour l'organisation caritative chrétienne Samaritan's Purse au Liberia. Alors que son état était jugé grave jeudi dernier, l'homme de 33 ans a finalement accepté de recevoir plusieurs injections d'un sérum expérimental appelé ZMapp, développé par la firme Mapp Biopharmaceutical de San Diego (Californie) en collaboration avec la société canadienne Defyrus.

Les anticorps, testés sur des singes mais jamais sur des hommes, ont prouvé leur efficacité dès les premières heures, a expliqué à la BBC un médecin ayant soigné le Dr Kent Brantly, 33 ans, ainsi que la missionnaire Nancy Writebol, également contaminée. Kent Branly a pu prendre sa douche avant d'embarquer samedi dans un avion sanitaire en direction des Etats-Unis. Il est désormais traité en quarantaine à l'hôpital Emory près d'Atlanta (Géorgie, sud est). Les deux patients seraient aujourd'hui dans un état "stable".

Un sérum difficile à produire

"Nous ne pouvons pas dire à ce stade que ce traitement est  prometteur ", relativise cependant le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). "Les résultats des expériences sur des animaux --des singes, ndlr-- sont très bons et l'utilisation de cet agent sur ces deux patients suggère qu'il a un effet favorable mais étant donné que ça se limite à deux personnes nous devons être prudents avant de tirer des conclusions ", explique ce haut responsable sanitaire aux Etats-Unis.

Le traitement a déjà été testé sur des singes, dont deux sur quatre ont été jugés sains et saufs deux jours après leur contamination. Mais les anticorps n'ont jamais été testé sur des humains, ni même passé les essais cliniques, précise CNN

Le sérum est par ailleurs difficile à produire en grande quantité, estime le Dr Anthony Fauci.  Selon lui, il faudrait plusieurs mois pour fabriquer une faible quantité de ces anticorps. Un vaccin pourrait cependant être développé dès la mi-2015, explique-t-il, les tests sur les animaux étant désormais terminés. Les premières expériences sur les humains devraient commencer en janvier prochain. 

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