Ebola : "Les systèmes de santé sont en train de s'écrouler" (MSF)
Quels sont les symptômes de cette maladie ?
C’est une maladie virale, une fièvre hémorragique. La contamination se fait par contact rapproché avec un patient. Le premier cas a dû être infecté avec de la viande de brousse contaminée par une chauve-souris. Mais ensuite, la propagation se fait d'homme à homme à travers les fluides : le sang, les vomissements, la diarrhée. Il faut vraiment un contact rapproché pour être contaminé. Des recherches sont en cours pour développer un vaccin. Mais rien n’a encore été produit à grande échelle, la recherche est toujours en cours.
Les soignants ont-ils le moyens de se protéger ?
Dans les centres de traitements spécifiques où les patients touchés par Ebola sont pris en charge, il y a une protection complète.
Mais la majorité du cercle médical travaille dans des structures normales comme des dispensaires ou des hôpitaux. Ce sont les plus répandues dans cette partie de l'Afrique. Malheureusement, l’hygiène de base n'y est pas très respectée et c’est là que se passe l’infection. Ces petits hôpitaux manquent d'eau, de savon ou de chlore pour permettre aux équipes médicales de se protéger.
Il y a deux conséquences : le cercle médical est infecté et les gens qui souffrent d’autres pathologies ne viennent plus se faire soigner par crainte d’être contaminé par Ebola. Les systèmes de santé sont donc en train de s’écrouler dans la zone touchée par l'épidémie.
L’OMS annonce un plan de 100 millions de dollars. C’est suffisant ?
Le problème c’est de mettre en œuvre de ces moyens. Il y a un manque de logistique. Des gants de protection sont arrivés sur place mais il n’y a pas de quoi les transporter. Il faut aussi pouvoir expliquer, prendre le temps avec le staff médical pour les rassurer. Or, l'épidémie touche surtout des zones éloignées, inaccessibles et nous manquons de moyens.
La communauté internationale a-t-elle tardé à réagir ?
Il y a eu sans aucun doute du retard sur le Liberia pour lequel on avait lancé un appel. Mais cette épidémie était déjà très étendue en Guinée et en Sierra Leone. Tout le monde était débordé. Il faut savoir que c'est une maladie que cette région d’Afrique ne connaissait pas. On s’est tous retrouvés devant une tâche énorme avec peu de moyens humains.
Doit-on craindre une épidémie mondiale ?
Le virus Ebola ne se transmet pas par voie aérienne comme la grippe. Si l’on prend les précautions de base, se laver les mains par exemple, on peut continuer à aller dans ces pays. Le pire serait de céder à la panique et d’enfermer ces pays. Il faut les soutenir.
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