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Egypte : démission en bloc de quatre ministres, solidaires des manifestants

Au lendemain des manifestations qui ont poussé 14 millions d'Egyptiens dans les rues, et tué au moins 16 personnes, quatre ministres du gouvernement Qandil ont présenté leur démission. Selon l'agence officielle Mena, ils ont agi en solidarité avec les manifestants qui réclament l'organisation d'une présidentielle anticipée.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Suhaib Salem Reuters)

Alors que l'opposition a donné 24
heures à Mohamed Morsi pour quitter le pouvoir
, quatre de ses ministres ont décidé
lundi de rendre leur tablier. Il s'agit des ministres des Télécommunications et
des technologies de l'information, des Relations avec le Parlement, de
l'Environnement et du ministre du Tourisme.

Ce dernier, Hicham Zaazou, avait
déjà voulu démissionner le mois dernier pour protester contre une nomination
controversée à la tête de la région très touristique de Louxor : celle d'Adel
al-Khayyat, membre d'un parti islamiste lié à un groupe radical qui avait
revendiquée une attaque meurtrière en 1997 ; quelque 58 touristes étrangers
avaient été tués. Hicham Zaazou était finalement revenu sur sa décision après
le départ du gouverneur controversé.

L'armée en arbitre ?

Place Tahrir au Caire, au lendemain
de la manifestation qui a réuni quelque 500.000 personnes, un nouvel assaut a
été tenté contre le siège du mouvement des Frères musulmans. Le bâtiment a été
en partie incendié dans la nuit, avant d'être occupé et pillé au petit matin. "Les
Frères musulmans ont ruiné le pays, les dévaliser est donc justifié",
lance
un manifestant.

Le mouvement Tamarrod
("rébellion" en arabe) qui avait déjà réuni 22 millions de signatures
pour une pétition, réclame à présent la démission du président Morsi. Et lui
donne jusqu'à mardi, 17h, sans quoi Tamarrod lancera un appel à la "désobéissance
nationale".

Tamarrod appelle également l'armée, la police et l'appareil judiciaire à
"se positionner clairement du côté de la volonté populaire représentée par
ces foules".

L'armée égyptienne, qui avait
assuré la transition entre le départ de Moubarak et l'élection de l'équipe
Morsi, a d'ores et déjà indiqué qu'elle ne laisserait pas le pays "plonger
dans un tunnel sombre de conflit et de troubles."

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