Égypte : des dizaines de morts après l'assaut de la police contre les pro-Morsi
Les chars et bulldozers se sont mis en position en début de matinée. Les policiers caparaçonnés ont fait leur apparition, prêts à déloger les partisans de Mohamed Morsi des deux places, Rabaa et Nahda, que ces derniers occupent depuis plusieurs semaines au Caire, en signe de protestation contre sa destitution par l'armée, au début du mois de juillet.
Les forces de sécurité ont violemment lancé l'assaut contre les pro-Morsi près de la mosquée Rabaa al Adaouia, après avoir dégagé la plus petite place Nahda, usant de balles réelles selon divers témoins, et de gaz lacrymogènes.
Le bilan est très lourd, et très provisoire : plusieurs dizaines de personnes ont été tuées selon différents témoins, dont certains ont pu compter les cadavres alignés dans une morgue de fortune située à côté de la mosquée. Les Frères musulmans, par la voix de leur porte-parole Gehad el Haddad, donnent quant à eux le chiffre de 200 morts au moins et plus de 5.000 blessés.
Le ministère de l'Intérieur fait état d'un bilan de deux victimes parmi les forces de sécurité.
Les Frères musulmans appellent à manifester
Les images diffusées montrent des affrontements violents, avec d'un côté les forces de sécurité décidées à faire le ménage, et de l'autre les partisans de Morsi s'organisant comme ils le peuvent, lançant des pierres ou des feux d'artifice contre les chars et les lignes de policiers, retranchés derrière des barricades avec femmes et enfants.
Les Frères musulmans, puissante confrérie qui avait placé Mohamed Morsi à la tête de l'État en juin 2012, ont appelé dans la foulée à "descendre dans la rue pour protester contre le massacre ". Le gouvernement a ensuite annoncé le blocage des trains, pour éviter des manifestations hors du Caire.
L'armée au pouvoir dans le pays n'a cessé de répéter ces derniers jours qu'elle ne tolèrerait pas la poursuite de ces sit-ins, jugeant que l'attitude des pro-Morsi, et le blocage de plusieurs artères de la capitale mettaient en péril la sécurité nationale. La justice avait annoncé il y a deux jours la prolongation de la détention de Mohamed Morsi de quinze jours.
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