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Égypte : l'armée s'accroche au pouvoir, Tahrir se réveille

Alors que les résultats officiels de la présidentielle ne sont pas encore connus, l'armée s'est arrogée de nouveaux pouvoirs. Militants pro-démocratie et Frères musulmans appellent à manifester ce soir contre ce qu'ils appellent le "coup d'État constitutionnel" des militaires.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Sur la place Tahrir en fin d'après-midi, plusieurs centaines de personnes, brandissant des drapeaux égyptiens et d'autres, verts, barrés de sabres croisés, symbole de la confrérie des Frères musulmans. Même foule qu'au temps de la révolution, réunissant activistes pro-démocratie et islamistes dans une même voix : "Morsi, Président ", "À bas le pouvoir militaire ", "Rendez-nous le parlement ".

"Les Frères musulmans et l'armée se préparent à la bataille du Parlement"

L'Égypte est depuis ce week-end dans une absurde situation, les deux candidats à la présidentielle ayant revendiqué la victoire chacun à leur tour : Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans dès hier matin, puis Ahmad Chafiq, ex-Premier ministre de Moubarak cet après-midi. Mais cette querelle pourrait n'être que symbolique, tant l'armée a dépouillé le futur chef de l'État de ses prérogatives. Celui-ci ne pourra en effet prendre aucune décision sans en passer par les militaires qui ont repris le pouvoir législatif après la dissolution de l'Assemblée samedi dernier.  

Les Frères musulmans qui détenaient avec les salafistes les trois-quart du Parlement n'entendent pas se laisser faire. Deux députés ont même tenté ce matin d'aller siéger, mais se sont heurtés aux barrières installées par l'armée devant le Capitole. "Les Frères et l'armée se préparent à la bataille du Parlement ", titre le quotidien libéral égyptien al-Wafd . C'est aussi là, tout près de la place Tahrir, que les manifestants entendent converger ce soir.

 


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