Cet article date de plus d'onze ans.

Egypte : le chef de l'armée a rencontré des partisans de Mohamed Morsi

Dimanche matin, le général Abdel Fattah al-Sissi a rencontré des dirigeants islamistes pour tenter de trouver une solution pacifique aux manifestations des partisans de l'ancien président déchu. Les Frères musulmans n'ont pas participé aux discussions.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Asmaa Waguih Reuters)

Si le chef de l'armée égyptienne entend mettre fin aux
manifestations pro-Morsi qui secouent le pays, il semble vouloir le faire de
manière pacifique. Pour cela, il a rencontré ce dimanche avant l'aube des dirigeants
islamistes, mais sans les Frères musulmans.

"Si les islamistes que le général Sissi a rencontrés ne sont pas membres 
des Frères musulmans, ils les ont soutenus à  Rabaa al-Adawiya
", a souligné la 
source militaire ayant requis l'anonymat. Espérons que les Frères musulmans 
écouteront ce qu'ils ont à dire pour trouver une issue à la crise
".

Une solution pacifique...

Le général al-Sissi, qui a joué un rôle clé dans la destitution de Mohammed Morsi le 3 juillet
dernier, a déclaré qu'il existait encore "des chances pour une solution
pacifique à la crise, à condition que toutes les parties rejettent les
violence
s".

De leur côté, les manifestants pro-Morsi ont continué de manifester samedi, affrontant toujours les forces de l'ordre. Samedi, le gouvernement avait d'ailleurs renouvelé sa demande aux pro-Morsi d'arrêter les sit-in.

...suite à des semaines d'affrontements

Cela fait maintenant un mois que les partisans des Frères musulmans, le groupe islamiste dont est issu Mohmaed Morsi, occupent deux places importantes du Caire et manifestent, quasiment tous les jours. Sans faiblir, il réclament le retour au gouvernement du président déchu, élu démocratiquement suite à une révolte populaire qui avait renversé Hosni Moubarak en février 2011.

Rien n'indique que les Frères musulmans, absents des discussions avec l'armée dimanche matin, vont mettre un terme à leur mobilisation : le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), vitrine politique de la confrérie égyptienne, a rejeté toute solution qui ne se baserait pas
sur "la légitimité constitutionnelle et le rejet du coup d'Etat" en marge d'une rencontre qui s'est tenue dimanche avec le secrétaire d'Etat américain adjoint William Burns.

Une série d'émissaires internationaux, en particulier européens, ont
précédé les Etats-Unis au Caire pour pousser gouvernement et opposition à un
compromis, mais sans succès apparent jusqu'à présent.

Déjà plus de 250 morts

Le gouvernement mis en place par l'armée depuis début
juillet a récemment fait part de son intention de stopper les actions
pro-Morsi, par la force si nécessaire. Depuis quelques jours, la communauté internationale déploie
d'importants émissaires au Caire dans le but d'apaiser les deux parties.

Les tensions n'ont cessé de s'intensifier au mois de juillet : en un peu plus d'un mois, plus de
250 personnes ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l'ordre,
principalement des manifestants pro-Morsi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.