Egypte. Morsi abandonne ses pouvoirs renforcés
Mais le président égyptien maintient au 15 décembre le référendum sur un projet très controversé de Constitution.
EGYPTE - Il lâche du lest. Le président égyptien Mohamed Morsi a accepté, samedi 8 décembre, d'abandonner ses pouvoirs renforcés. Objectif : sortir de la plus grave crise en Egypte depuis son élection. Mais il a maintenu, au 15 décembre, un référendum sur un projet très controversé de Constitution.
Ces décisions ont été annoncées à l'issue d'une rencontre entre le chef de l'Etat islamiste et des personnalités politiques. Des discussions survenues quelques heures après que l'armée égyptienne eut appelé au dialogue pour éviter que la crise ne débouche sur un "désastre". Francetv info fait le bilan.
Pas de décret rendant Morsi inattaquable en juste
Le décret au cœur de la polémique plaçait les pouvoirs de Mohamed Morsi au-dessus de tout recours en justice. Il est remplacé par un nouveau décret qui supprime cette clause.
Le texte polémique avait provoqué une tempête de protestations et déclenché une fronde au sein de la magistrature. L'opposition avait dénoncé une dérive autoritaire qualifiant le chef de l'Etat de "pharaon".
Référendum le 15 décembre
Mohamed Morsi a en revanche confirmé la date du 15 décembre pour la tenue du référendum sur le projet de Constitution, car la modifier est juridiquement impossible, selon Selim al-Awa, homme politique islamiste et conseiller du président égyptien.
Le référendum doit légalement être organisé deux semaines après la remise du projet de loi fondamentale au chef de l'Etat, ce qui a été fait le 1er décembre.
Le nouveau décret prévoit en outre l'organisation d'un nouveau scrutin pour élire une Assemblée constituante, "au cas où les électeurs décideraient de rejeter le projet de Constitution lors du référendum de samedi prochain".
Méfiance de l'opposition
La principale coalition de l'opposition égyptienne, le Front du salut national (FSN), présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, doit se réunir dimanche pour déterminer sa position. Elle avait fait du retrait controversé et de l'annulation du scrutin prévu le 15 décembre ses principales revendications.
Le mouvement du 6-Avril, une des composantes du FSN, a qualifié, dès samedi, les annonces de Mohamed Morsi de "manoeuvre politique visant à tromper le peuple" et a appelé à "poursuivre les manifestations pour faire échouer le référendum sur la constitution des Frères musulmans".
Les affrontements entre opposants et partisans de Mohamed Morsi ont été particulièrement violents cette semaine. L'armée avait déployé mercredi des chars devant le palais présidentiel et cinq manifestants ont été tués au Caire, la capitale du pays.
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