Journaliste agressée place Tahrir : "j'étais lynchée"
Caroline Sinz et son caméraman ont été assaillis et frappés par des hommes pendant une manifestation au Caire.
Deux journalistes de France 3 ont été violemment agressés, jeudi 24 novembre sur la place Tahrir au Caire (Egypte), "par un groupe de jeunes d'une trentaine de personnes". L'ONG Reporters sans frontières (RSF) demande aux rédactions de ne plus envoyer de femmes en Egypte.
La journaliste Caroline Sinz est intervenue brièvement face caméra à la fin de son reportage diffusé au "Soir 3" : "J'ai été empoignée par plusieurs hommes et j'ai subi une agression sexuelle, devant tout le monde, en plein jour." Son caméraman, Salah Agrabi, a lui aussi été "tabassé".
• Frappée et agressée sexuellement
L'agression s'est produite dans la rue menant au ministère de l'Intérieur, où ont eu lieu les heurts les plus violents entre manifestants et forces de l'ordre ces derniers jours. "Nous étions en train de filmer dans la rue Mohamed-Mahmoud quand nous avons été assaillis par des jeunes de 14 ou 15 ans", a raconté la journaliste. Elle et son reporter d'images ont ensuite été entraînés "manu militari" par un groupe d'hommes vers la place Tahrir et se sont retrouvés séparés.
"Quelques personnes ont essayé de venir m'aider sans y parvenir. J'étais lynchée. Cela a duré environ trois quarts d'heure jusqu'à ce qu'on puisse m'extraire. J'ai cru que j'allais mourir", a déclaré Caroline Sinz à l'Agence France Presse. Finalement secourue par des Egyptiens, la journaliste a pu rejoindre son hôtel, où elle a été assistée par l'ambassade de France au Caire avant de consulter un médecin. Les deux journalistes étaient jeudi soir en sécurité et en bonne santé.
• Deux précédents depuis la révolution
Cette agression n'est pas un cas isolé. Le 11 février, la journaliste américaine de CBS Lara Logan a été agressée sexuellement sur la place Tahrir. Arrêtée le 23 novembre par les forces de sécurité égyptiennes, l'éditorialiste égypto-américaine Mona Al-Tahtawy a raconté sur son profil Twitter l'agression sexuelle qu'elle a subie en détention.
Jeudi 24 novembre, RSF a demandé aux rédactions de "cesser momentanément d'envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte". Mais l'association est revenue sur cette annonce vendredi, se contentant de préconiser "des mesures de protection particulières".
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