Emanuel quitte ce poste-clé de l'exécutif américain pour faire campagne en vue de décrocher la mairie de Chicago
Le président américain Barack Obama a annoncé la nomination de Pete Rouse, un de ses proches conseillers, pour le remplacer.
"Nous perdons un dirigeant incomparable de notre équipe et il va beaucoup nous manquer", a dit le président américain.
Pete Rouse, qui lui succède, "est connu comme quelqu'un qui sait résoudre les problèmes et la bonne nouvelle pour lui, c'est qu'il va avoir de nombreux problèmes à résoudre", a déclaré M. Obama.
M. Emanuel a pris la parole à son tour, notamment pour rendre hommage à son successeur, un homme au "jugement sûr". Il a ironisé sur sa propre réputation de chef de cabinet au tempérament parfois explosif avec ses collègues. "Je suis sûr que vous avez appris des mots nouveaux, des mots que vous n'aviez jamais entendus, ainsi qu'un assortiment de combinaisons de mots", a-t-il plaisanté.
Le poste de secrétaire général est une fonction clef de la Maison Blanche: il contrôle l'accès au président et est impliqué dans tous les aspects des activités de l'administration.
Rahmbo
Surnommé "Rahmbo" pour sa férocité envers ses adversaires, Rahm Emanuel est le fils d'un Israélien et d'une Américaine. Il est né le 29 novembre 1959 à Chicago, la troisième ville des Etats-Unis dont il n'a jamais caché son désir de devenir maire, quitte à lâcher pour cela le poste de bras droit de l'homme le plus puissant de la planète.
Rahm Emanuel a appris la politique dans la dure école de Chicago, puis à la direction du groupe démocrate de la Chambre des représentants, enfin comme conseiller politique à la Maison Blanche sous la présidence Clinton (1993-2001). Elu à la Chambre en 2002, ce parlementaire féroce et efficace a été l'un des principaux artisans de la reconquête du Congrès par les démocrates grâce à ses talents de stratège. Ses liens avec Chicago en ont fait l'allié naturel de Barack Obama, lors de l'arrivée de ce dernier au Sénat en 2005.
Il a été la première personnalité nommée par M. Obama à la Maison Blanche dès sa victoire de novembre 2008.
Certains secrétaire généraux de la présidence évitent les projecteurs, mais Rahm Emanuel n'a certes pas été de ceux-là. Invité régulier des plateaux de télévision, on le voit le plus souvent en train de tapoter sur son Blackberry ou d'aboyer des jurons dans son téléphone portable, avec tous les dehors d'une boule de nerfs aux antipodes du sang-froid légendaire du président.
Sa fine connaissance des réseaux politiques de Washington lui a permis de mener à bien les grandes réformes de la présidence, qui ont commencé à remodeler l'Amérique: un plan de relance de 787 milliards de dollars adopté quelques semaines après l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, puis la généralisation de l'assurance maladie, votée début 2010 après près d'un an de combat parlementaire. M. Emanuel a aussi été l'un des principaux artisans du plan de sauvetage de l'industrie automobile et de la réforme de Wall Street, adoptée cet été.
Par ses choix, Rahm Emanuel est souvent apparu comme marqué à droite au sein de l'équipe présidentielle. Lors du débat sur la réforme de l'assurance maladie, il a ainsi plaidé pour un projet moins radical que celui qui a finalement été adopté.
En revanche, lors du débat sur l'envoi de renforts en Afghanistan, il s'est opposé frontalement aux responsables militaires qui réclamaient davantage de troupes, paraissant redouter l'impact d'une guerre longue sur l'électorat.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.