Emploi : être diplômé, un atout en temps de crise
C'est ce qu'affirme un rapport de l'OCDE sur l'éducation portant sur 34 pays.
"L'écart en termes d'emploi entre les jeunes qui ont un bon niveau d'instruction et ceux qui ont abandonné tôt leurs études n'a cessé de se creuser pendant la crise." Telle est la conclusion du 21e rapport Regards sur l'éducation, de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dévoilé mardi 25 juin.
Francetv info détaille cette enquête, qui porte sur 34 pays.
1La méthode
L'OCDE a passé au crible une trentaine d'indicateurs (salaires des profs, taille des classes...) dans les pays membres de son organisation, ainsi qu'en Afrique du sud, Arabie saoudite, Argentine, Brésil, Chine, Inde, Indonésie et Russie. Le rapport présente des statistiques nationales comparables permettant d'évaluer la situation de l'éducation à l'échelle internationale, précise l'OCDE sur son site internet.
La plupart des données s'arrêtent en 2011 et ne prennent donc pas en compte les restrictions budgétaires imposées ultérieurement dans le cadre de la crise de la dette.
2Les principaux enseignements
Sur les diplômés, pendant la crise. Ils s'en sortent mieux que les jeunes sans diplôme âgés de 25 à 29 ans. Le taux de chômage de ceux qui n'ont pas terminé le lycée est presque trois fois plus élevé (13%) que celui des diplômés de l'enseignement supérieur (5%), indique le rapport de l'OCDE. Entre 2008 et 2011, le taux de chômage des travailleurs peu qualifiés a progressé de 4% environ, contre une hausse de 1,5% pour les individus hautement qualifiés, précise l'étude. Et les diplômés du supérieur perçoivent en moyenne un salaire de 50% plus élevé que les diplômés du secondaire.
Sur les dépenses liées à l'éducation. La crise a "mis un terme à la hausse tendancielle des investissements dans l'éducation" : entre 2009 et 2010, les dépenses publiques pour les établissements d'enseignement ont baissé de 1% en moyenne. Des coupes dans le budget éducation ont eu lieu dans tous les pays concernés par l'étude. La part des fonds publics dans le financement des établissements supérieurs ne cesse de diminuer : de 77% en 1995, elle est passée à 76% en 2000, 71 % en 2005 et 68% en 2010.
Sur l'éducation et la santé. Pour la première fois, le rapport s'est penché sur la corrélation entre le degré d'instruction, le tabagisme et l'obésité. En moyenne, les diplômés de l'enseignement supérieur ont une probabilité moitié moindre de devenir obèses, par rapport à ceux qui se sont arrêtés au secondaire. De même, dans des pays de l'OCDE où 30% des adultes fument tous les jours, ce taux grimpe à 37% chez ceux qui se sont arrêtés au secondaire, mais descend à 21% chez les diplômés du supérieur.
3La réaction
"Aujourd'hui, il est plus important que jamais de quitter l'école avec un bon niveau de qualification", a déclaré mardi le secrétaire général de l'OCDE, Jose Angel Gurria. Il enjoint les pouvoirs publics à "axer leurs efforts sur les mesures en faveur des jeunes", notamment "moins qualifiés, les plus exposés au risque de bas salaire".
S'inquiétant, en pleine crise, de la proportion de jeunes qui ne suivent pas de cours, et ne travaillent pas non plus, l'OCDE avait déjà demandé, fin mai, à ses pays membres de "prendre des mesures pour réduire le taux d'abandon scolaire, éviter les redoublements et donner une seconde chance aux jeunes". L'organisation appelle aussi les pays à améliorer les programmes de formation professionnelle.
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