En Iran, les martyrs du nucléaire font la fierté du pays

Dans la cour de la mosquée Imamzade Saleh, au nord de Téhéran, un groupe de pèlerins se bouscule autour de plusieurs stèles en marbre noir, murmurent la prière des morts, tout en gardant un doigt sur les dalles. Ici, il y a des martyrs de la guerre Iran-Irak, mais aussi deux ingénieurs en physique nucléaire. Des inscriptions aux lettres dorées expliquent que chacun d’entre eux "fait la fierté du peuple iranien".

Ils travaillaient pour la patrie

Depuis 2010, au moins cinq scientifiques, spécialistes du nucléaire, ont été victimes d’assassinats ciblés. Sakineh, 60 ans, vient prier pour eux chaque fois qu’elle le peut.

"Ces hommes travaillaient pour la patrie, et on les a tués, comme ça. Ils auraient pu être nos frères ou nos fils ! Ils ont donné leur vie pour l’honneur de l’Iran. J’espère que les autres continuent leur mission. "

Les Iraniens accusent les services secrets américains ou israéliens d’avoir commandité ces attentats, pour effrayer la communauté scientifique et ralentir le programme nucléaire iranien.

Vigilance avant tout

Pas question donc de laisser de nouveau des experts venir interroger les chercheurs, surtout sur les sites sensibles.

Le conseiller "affaires internationales" du président du Parlement estime en effet que c’est lors des inspections précédentes que tous les renseignements ont été pris sur les habitudes des scientifiques. "C’est comme ça qu’ils les ont repérés, puis assassinés, "  dit Hossein Sheikholeslam. "Ce sont des choses qu’on ne laissera plus se reproduire. "

L’Iran a fait de ces visites de contrôle un point non négociable. Les occidentaux aussi. C’est l’un des derniers points de blocage des discussions.