Deux ans après la mort de Rémi Fraisse, l'enquête se poursuit
Deux ans après la mort de cet opposant au barrage de Sivens, tué par une grenade offensive des gendarmes, l'enquête continue pour déterminer les responsabilités.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, un jeune botaniste de 25 ans, était tué par l'explosion d'une grenade offensive lancée par les gendarmes mobiles à Sivens. Aujourd'hui, l'enquête est loin d'être terminée. Le juge d'instruction doit encore procéder à des auditions de gendarmes haut placés dans la hiérarchie. Quatre gendarmes sont placés sous le statut de témoins assistés.
Le juge veut connaître les ordres donnés aux hommes de terrain : savoir s'ils ont été respectés à la lettre ou bien déformés. Il veut aussi savoir qui à dit quoi au chef de peloton commandant les gendarmes à Sivens ce jour-là.
Un travail d'enquête trop long pour la famille
Ce travail devrait permettre de valider ou contredire les affirmations du gendarme lanceur de grenades. Selon lui, l'escadron défendait un carré grillagé de trente mètres de coté. Il a reçu un ordre d'apaisement avec la possibilité d'envoyer des grenades offensives vers les manifestants. Cela a d'ailleurs été annoncée par haut-parleur.
Au moment de tirer, le gendarme affirme ne pas avoir viser Rémi Fraisse qui levait les mains en l'air pour indiquer sa volonté pacifique de manifester.
Pour la famille de la victime, ce travail d'enquête est trop long. Aujourd'hui encore, elle a du mal à faire son deuil. D'autant plus qu'en juillet dernier, la déclaration d'utilité publique sur le barrage de Sivens a été annulée par le tribunal administratif de Toulouse. La cour s'est rangée aux arguments des opposants.
Depuis, à Sivens, la situation est tendue. Dimanche 23 octobre 2016, opposants au barrage et agriculteurs se sont retrouvés dans un face-à-face. Deux manifestations sont prévues ce mercredi soir à Toulouse pour honorer la mémoire de Rémi Fraisse.
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