Biodiversité : "Comptez les oiseaux !", la LPO appelle à participer à son programme de science participative
La nature a besoin d'un "coup de pouce", selon le directeur du pôle protection de la nature à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Cédric Marteau, invité de franceinfo mardi 24 janvier. "Dès ce week-end, on demande à chaque citoyen qui a un jardin ou qui vit près d'un parc de prendre une heure de son temps pour compter les oiseaux", explique-t-il. Une nouvelle étape pour l'observatoire des jardins, "le plus gros programme de science participative en France" selon Cédric Marteau, alors qu'il vient de confirmer mardi le déclin de 41% des espèces d'oiseaux communs.
franceinfo : Quelles sont les causes de ce déclin des oiseaux des jardins ?
Cédric Marteau : Il y en a plusieurs. Pour les granivores, on s'aperçoit qu'il y a de moins en moins d'alimentation sur notre territoire, d'où l'importance de modifier notre schéma agricole. Il y a aussi moins d'insectes ou encore une perte d'habitat. Les martinets noirs notamment, qui nichent dans les villes, ont de moins en moins d'endroits pour nicher. Les façades des immeubles sont restaurées et les cavités dans lesquelles ils s'installent sont bouchées.
À l'inverse, on observe des oiseaux qui n'étaient pas présents avant, mais ce n'est pas une bonne nouvelle ?
On observe effectivement un plus grand nombre d'oiseaux en hiver. Par exemple, le chardonneret élégant, avec plus de 86% d'augmentation sur les dix dernières années. En fait, on s'aperçoit que ces populations qui étaient dans les campagnes avant se reportent dans les jardins, où il y a plus de disponibilité alimentaire. C'est tout un paradoxe.
"On pourrait imaginer que les populations vont mieux puisqu'on en voit plus dans les jardins, mais quand on regarde sur l'ensemble du territoire, on voit bien une forte diminution."
Cédric Marteau, Ligue pour la protection des oiseauxà franceinfo
Cette situation est-elle réversible ?
Il y a beaucoup d'espèces qui vont mieux en France, comme les cigognes, les hérons, les grands rapaces qu'on retrouve dans les villes, donc oui, c'est réversible. Il faut maintenir les efforts. Pour cela, on lance un appel à la mobilisation de tous les citoyens. Dès ce week-end, on demande à chaque citoyen qui a un jardin ou qui vit près d'un parc de prendre une heure de son temps pour compter les oiseaux. On demande aux gens de s'installer, on peut le faire en famille ou de façon individuelle, et on compte les oiseaux que l'on voit se poser.
Aujourd'hui, c'est le plus gros programme de science participative en France. Plus de 22 000 jardins sont suivis en hiver. Cela représente plus de six millions de données, c'est très important pour nous. La nature a une capacité à se régénérer. Il faut lui donner ce petit coup de pouce.
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