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COP15 biodiversité : plus de 190 Etats approuvent un accord historique qui vise notamment à protéger 30% de la planète d'ici 2030

Pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose par ailleurs d'atteindre "au moins 20 milliards de dollars" par an d'aide internationale
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une personne prend un selfie devant un panneau de la COP15 de Montréal, au Canada, le 17 décembre 2022. (ANDREJ IVANOV / AFP)

La séance plénière organisée en pleine nuit a porté ses fruits. Les Etats réunis à la COP15 biodiversité à Montréal (Canada) ont conclu lundi 19 décembre un accord historique pour enrayer la destruction de la biodiversité et de ses ressources indispensables à l'humanité, a déclaré Huang Runqiu, le président chinois de la COP15.

Les pays se sont mis d'accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30% de la planète d'ici à 2030 et à débloquer 30 milliards de dollars d'aide annuelle à la conservation pour les pays en développement. Plus de 190 États sont parvenus à un accord sous l'égide de la Chine, présidente de la COP15, malgré une opposition de la République démocratique du Congo.

Des garanties pour les peuples autochtones

L'adoption ne s'est pas faite sans heurts. La Chine n'a pas tenu compte de l'opposition de la République démocratique du Congo, qui réclamait plus de moyens financiers, dans un mouvement dénoncé par certains pays

Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, le "pacte de paix avec la nature", appelé aussi "accord de Kunming-Montréal" vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique. La création d'aires protégées sur 30% de la planète, la mesure plus marquante parmi la vingtaine validées, a été présentée comme l'équivalent pour la biodiversité de l'objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. A ce jour, 17% des terres et 8% des mers sont protégées.

Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre. L'accord entend restaurer 30% des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides. Par ailleurs, pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose d'atteindre "au moins 20 milliards de dollars" par an d'aide internationale pour la biodiversité d'ici 2025 et "au moins 30 milliards d'ici 2030"

"Un pas en avant significatif"

Ce texte est "un pas en avant significatif dans la lutte pour la protection de la vie sur Terre, mais cela ne suffira pas", a noté auprès de l'AFP Bert Wander de l'ONG Avaaz. "Les gouvernements devraient écouter ce que dit la science et accroître rapidement leurs ambitions pour protéger la moitié de la Terre d'ici 2030", a-t-il ajouté. D'autres défenseurs de l'environnement craignent également des échéances trop lointaines au vu de l'urgence actuelle.

Côté européen, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a salué le "résultat historique", se félicitant que la communauté internationale ait "une feuille de route pour protéger et restaurer la nature". Selon elle, cet accord "complète" celui de Paris sur le climat. La cheffe de l'exécutif européen estimze que "le monde a désormais deux champs d'action pour aller vers une économie durable d'ici 2050".

Virginijus Sinkevicius, commissaire européen à l'Environnement, a estimé que cet accord "peut vraiment changer la donne". "Bien sûr, il faut maintenant passer du papier à la mise en œuvre. C'est généralement la partie la plus difficile", a déclaré le négociateur. "Cela aurait pu être plus fort, mais encore une fois, nous devons reconnaître qu'il s'agit d'un compromis", a-t-il souligné.

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