Guyane : la justice enjoint à l'Etat de prolonger les concessions de Montagne d'or, un projet de mine très contesté
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait refusé, de façon implicite, de les prolonger en 2019.
Le projet Montagne d'or, que l'on pensait enterré, va-t-il ressurgir ? Le tribunal administratif de Guyane a enjoint, jeudi 24 décembre, l'Etat de "prolonger" les concessions accordées à cette compagnie minière, que le gouvernement avait laissé expirer en 2019. Le projet était très contesté, notamment par les écologistes.
En mai 2019, à l'issue du premier Conseil de défense écologique, le gouvernement avait annoncé son opposition au projet "en l'état" car "incompatible avec les exigences de protection de l'environnement".
Des réserves précieuses de biodiversité
Cette même année, le ministère de l'Economie avait implicitement rejeté le renouvellement pour 25 ans de deux concessions, s'appuyant sur le dépassement du délai réglementaire d'instruction de deux ans. Une décision qui avait porté un coup d'arrêt au plus grand projet d'extraction d'or primaire jamais proposé en France, porté par un consortium russo-canadien.
Le tribunal administratif a considéré que la compagnie Montagne d'or "présente suffisamment d'éléments justifiant de ses capacités techniques et financières pour exploiter les concessions". Et a souligné le "défaut de contestation sérieuse" de Bruno Le Maire, pour justifier son rejet implicite. Il enjoint à l'Etat de prolonger "dans un délai de six mois" les concessions.
D'une surface de 40 km2, celles-ci sont situées dans les communes de Saint-Laurent-du-Maroni et Apatou, en pleine forêt, entre deux réserves à haute valeur de biodiversité. La compagnie y envisage dans les prochaines années l'exploitation et le traitement par cyanuration en circuit fermé d'un gisement de 85 tonnes d'or.
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