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La Ligue de Protection des oiseaux porte plainte contre la France pour l'obliger à respecter la "directive oiseaux"

40 ans après son entrée en application, de nombreux points de la directive restent encore à appliquer. Le président de la LPO, Alain Bougrain-Dubourg, souhaite que la justice rappelle la France à ses obligations.

Article rédigé par franceinfo
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Alain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue de Protection des Oiseaux. (XAVIER LEOTY / AFP)

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a annoncé lundi 1er avril qu'elle allait déposer plainte contre la France mardi devant la Commission européenne, à l'occasion du 40e anniversaire de la "directive oiseaux", pour non-respect de la directive oiseaux qui oblige les États à protéger certaines espèces.

"Il y a aura un jugement et la France sera obligée de s'exécuter", a expliqué lundi sur franceinfo Alain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO.

Il rappelle que la LPO a, par le passé, obtenu gain de cause à plusieurs reprises pour différents cas d'atteintes à des espèces protégées. Mais "à chaque fois, l'État récidive. Un citoyen condamné verrait sa peine alourdie en cas de récidive, mais pas l'État. Il continue chaque année", se désole Alain Bougrain-Dubourg.

Les oiseaux plus chassés en France qu'en Europe

La requête de la LPO cible trois types de chasse. D'abord "la chasse des oiseaux en mauvais état de conservation. On chasse près de 68 espèces différentes, contre une moyenne de 20 à 30 dans le reste de l'Europe. Sur ces 68 espèces, il y a en a une vingtaine qui sont sur la liste rouge de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN), dans un état extrêmement préoccupant, voire à l'agonie".

Le piégeage traditionnel, avec la chasse à la glu, est aussi dans le viseur de la LPO. Elle concerne "cinq départements du sud de la France", souligne Alain Bougrain-Dubourg. "Cela a été interdit à Malte, en Espagne, en Italie." Il souhaite aussi que ce soit interdit en France.

Une plainte en désespoir de cause

La LPO attire aussi l'attention de la Commission européenne sur la chasse aux oiseaux migrateurs. "Nous avons été 12 fois devant le Conseil d'État pour empêcher qu'on prolonge la chasse au mois de février".

Alain Bougrain-Dubourg tient à rappeler que la LPO a "épuisé toutes les voies de recours interne qui permettaient de faire respecter le droit au niveau européen". Mais il se désole. "C'est triste d'attendre le quarantième anniversaire de la directive oiseau pour se retourner contre son propre pays".

Le président de la LPO s'agace par ailleurs quand il entend dire que "la France est exemplaire" et qu'elle va "montrer le chemin de la biodiversité. Il faut qu'on se comporte bien chez nous et après on donnera des leçons aux autres".

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