Une association bretonne propose une zone de protection internationale pour le requin-baleine, avec le soutien du Vendée Globe

L'association Over The Swell entend mettre en place un couloir hauturier dans l’Atlantique Sud. Un projet qui a reçu ces derniers jours l'appui de la toute nouvelle fondation lancée par le Vendée Globe.
Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un requin-baleine photographié au large du Mexique. (GUILLERMO ARIAS / AFP)

C’est le plus gros poisson du monde. Il peut mesurer jusqu’à 20 mètres et peser plus de 30 tonnes : le requin-baleine est aujourd’hui classé parmi les espèces en danger sur la planète. Il faut imaginer la rencontre sous-marine avec un tel animal. "On voit une masse énorme, d’une paix, d’une tranquillité extraordinaire. Il nage très lentement", décrit dimanche 17 novembre sur franceinfo Hugues de Kerdrel, le fondateur d'Over The Swell. L’association a décidé de prendre la défense de l'animal en réclamant l’instauration d’une zone de protection internationale dans l’Atlantique sud. Un projet qui a reçu ces derniers jours le soutien de la toute nouvelle fondation lancée par le Vendée Globe, la course à la voile en solitaire autour du monde. 

Depuis qu’il a découvert le requin-baleine près de l’archipel de Sainte-Hélène, au beau milieu de l’Atlantique Sud, Hugues de Kerdrel a décidé de tenter de protéger ce poisson géant, victime de surpêche, de prises accidentelles et de collision avec les navires. Ce risque est de plus en plus prégnant, selon une étude publiée le mois dernier dans Nature Climate Change, car le changement climatique pousse l’animal à migrer vers des zones où le trafic maritime est plus dense. 

"On n'est pas assez fort pour interdire la pêche"

Pour le fondateur d'Over The Swell, il est donc urgent d’offrir un refuge à cette espèce, tout en cherchant à améliorer les connaissances. "On ne va pas interdire la pêche illégale, on ne va pas interdire la pêche industrielle, on n’est pas assez fort, mais on peut commencer à travailler sur des aires marines protégées internationales. L’objectif est de créer le premier couloir hauturier au monde, entre le Cap-Vert et Sainte-Hélène. Plus on comprendra les routes migratoires de ce poisson, plus on pourra définir un couloir et le proposer aux instances internationales", détaille-t-il. 

La semaine dernière, le projet d’Hugues de Kerdrel a officiellement reçu le soutien financier de la Fondation Vendée Globe, créée cette année et dédiée à la protection des océans et de leur biodiversité. Il y a quelques jours, le skipper Fabrice Amedeo, en lice dans la 10e édition de la course, avait appelé sur la chaîne franceinfo à une "fin d'omerta" et à un "changement de posture" pour protéger les cétacés.

@franceinfo ⛵💥🐋 Vendée Globe : "On n'ose pas dire qu'on tue des baleines" Le skipper Fabrice Amedeo, en lice dans cette 10e édition du Vendée Globe, revient sur la polémique autour des OFNI (objets flottants non-identifiés), et des collisions avec les baleines. Selon lui, il faut considérer les navigateurs comme des "lanceurs d'alertes et changer de posture" afin de "trouver des solutions pour protéger les cétacés". #vendéeglobe2024 #voile #baleine #ocean #franceinfo ♬ son original - Franceinfo

Selon Fabrice Amedeo, quatre bateaux sur 40 engagés dans la course à la voile en solitaire autour du monde tuent accidentellement, tous les quatre ans, une baleine en la heurtant. "Quid de la flotte mondiale commerciale", a-t-il lancé, appelant à plutôt considérer les navigateurs comme des "lanceurs d'alertes". 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.