À la COP28, Carrefour et Casino épinglés par une ONG pour vente de produits issus de la déforestation
Carrefour et Casino sont dans le viseur de l'association Mighty Earth, "Terre puissante" en français, alors que la COP28 à Dubai entre dans sa phase finale. Dans un rapport sorti en marge de la conférence climat, l'organisation de défense de l'environnement accuse les deux entreprises françaises de commercialiser des produits issus de la déforestation au Brésil. Une zone de 546 108 hectares, déforestée entre 2009 et 2023, est pointée du doigt.
Carrefour possède des magasins à Dubai. L'entreprise française est accusée, comme Casino, d’avoir vendu dans ses supermarchés de la viande de bœuf qui vient de zones déforestées de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil, à des milliers de kilomètres de la conférence climat. Les deux groupes français sont immenses au Brésil, explique João Goncalves, directeur bresilien de l'ONG, Mighty Earth, qui a mis au point un système de traçabilité très pointu : "On scane les articles de viande dans les supermarchés. Au Brésil, chaque produit a un code. On est capables de dire qu’il y a une ferme dans une zone déforestée, en Amazonie ou dans le Cerrado, qui a fournit des bêtes à des abattoirs qui ont envoyé leur viande à des supermarchés comme Carrefour."
Des accusations démenties
Le rapport est erroné, selon Carrefour, qui refuse d’être associé à une déforestation sur près de 500 000 hectares. Le groupe français qui a été alerté en amont par l’ONG, dit avoir réagi et coupé ses liens avec des fermes problématiques. Carrefour assure aussi surveiller ses fournisseurs, 33 000 exploitations, par satellite. "On veut bien les croire. On va vérifier, c’est très facile à faire", répond João Gonçalves
"Si je vais dans un magasin Carrefour au Brésil dans trois mois et qu’on retrouve les mêmes produits, ça veut dire qu’ils ne bloquent pas vraiment."
João Gonçalves, directeru de l'ONG Mighty Earthà franceinfo
Casino, sollicité par franceinfo, n’a pas répondu à notre demande de réaction. L'entreprise est d’ailleurs déjà visée par une action en justice en France pour manquement à son devoir de vigilance et participation à la déforestation au Brésil. L’ONG Mighty Earth a également dans le viseur les abattoirs brésiliens. Car, tant que les groupes français s’approvisionneront via des abattoirs régulièrement mis en cause, le problème persistera.
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