COP 29 à Bakou : "Ce n'est pas possible de cautionner ça", répète Michèle Rubirola, adjointe au maire de Marseille, chargée des relations internationales
"On ne peut pas cautionner", répète lundi 11 novembre sur France Bleu Provence, Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille, en charge des relations internationales alors que la COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan. De nombreux chefs d'État, dont Emmanuel Macron, ont décidé de ne pas se rendre à cette 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique, dans la capitale azerbaïdjanaise. L'élue marseillaise comprend, elle fait aussi ce choix même si "ce n'est pas évident non plus de ne pas y aller, parce qu'il y a quand même une urgence climatique pour laquelle il faut s'engager".
Michèle Rubirola a cosigné une tribune avec sept autres élus, le 17 décembre 2023 dans le journal La Tribune Dimanche, pour dénoncer "la désignation scandaleuse" de l'Azerbaïdjan pour accueillir cette COP29, un "rendez-vous de la honte et du déshonneur". Le texte avait aussi été signé par Bruno Retailleau, alors sénateur LR de Vendée, Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier et Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg.
La première adjointe au maire de Marseille, en charge des relations internationales, déplore toujours la décision d'organiser la COP29 à Bakou. Cette conférence onusienne "est l'instrument de légitimation d'une dictature, mais aussi, un outil de promotion de l'industrie pétrolière contre le climat", déclare Michèle Rubirola pour résumer sa pensée. Concernant le climat, "l'Azerbaïdjan a construit son développement sur l'exploitation des ressources gazières et ne compte pas renoncer à cette manne puisque le pays n'a pas fourni en amont de la COP son plan climat", souligne-t-elle. "L'économie de l'Azerbaïdjan repose sur le gaz et le pétrole de la mer Caspienne. Les hydrocarbures, quand même, pèsent à eux seuls 92 % des exportations", poursuit l'élue.
Le dossier arménien
Michèle Rubirola défend par ailleurs la cause arménienne. À l'été 2023, elle s'est rendue à la frontière de la République du Haut-Karabakh, à Artsakh, pour accompagner un convoi humanitaire. La Ville de Marseille avait fait un don. "Depuis, plus de 100 000 Arméniens ont été expulsés du Haut-Karabakh avec des pratiques qui peuvent quand même s'assimiler à un nettoyage ethnique", dénonce-t-elle.
Ainsi, "par respect pour la population marseillaise d'origine arménienne, par respect pour les droits de l'Homme, par respect pour cette population qui subit les atrocités commises au Karabakh", elle ne se rend pas à la COP29. "Ce n'est pas possible de cautionner ça", répète-t-elle.
Marseille accueillera en mars prochain, le sommet international "Climate Chance Europe Afrique 2025" sur le thème "adaptation : passer à l'action". "On est en train de faire un plaidoyer avec les Marseillaises et les Marseillais pour lancer l'appel de Marseille pour le climat. Nous défendons, à plusieurs villes, la diplomatie climatique au niveau de ces grandes conférences onusiennes, parce que bien sûr, ce sont les États qui discutent", explique Michèle Rubirola. "L'an dernier, pour la première fois, les villes ont eu droit à la parole à la COP28 à Dubaï".
Un plaidoyer présenté à la COP30
Pourtant, "ce sont les villes qui sont confrontées en premier au réchauffement climatique et qui trouvent des solutions et qui les proposent. C'est pour ça que c'est très important pour nous de travailler sur un plaidoyer". Il sera "proposé" à la COP30, organisée à Belém, au Brésil, en 2025. Cette conférence sera "très très importante" parce qu'elle aura lieu "dix ans après les accords de Paris", relève l'élue.
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