Engagement sur la déforestation à la COP26 : une promesse "simplement" décalée à 2030, critique une ONG de protection des forêts
Sylvain Angérand, coordinateur de campagnes de l'ONG Canopée, a estimé mardi sur franceinfo que l'accord sur la déforestation annoncé à la COP26 est un "signal intéressant" mais qu'il faut "des actions concrètes".
Plus de 100 pays, dont la France, s'engagent, mardi 2 novembre lors de la COP26, à stopper la déforestation et "restaurer les forêts" d'ici à 2030. "C'est trop tard", estime sur franceinfo Sylvain Angérand, coordinateur de campagne de l'ONG Canopée qui œuvre pour la protection des forêts mondiales. Ces pays représentent 85% des forêts mondiales.
"La plupart des signataires, dont la France, s'étaient déjà engagés à mettre fin à la déforestation importée en 2020", a contextualisé Sylvain Angérand. "Nous n'avons pas atteint cet objectif et nous le décalons simplement à 2030. C'est inquiétant." Parmi les pays signataires, douze dont la France vont s'engager à mobiliser conjointement 8,75 milliards de livres, soit 12 milliards de dollars de fonds publics, pour protéger et restaurer les forêts.
La crédibilité de certains pays en question
D'après Sylvain Angérand, il existe une interrogation quant à la signature d'un certain nombre de pays "dont on peut légitimement douter de leur bonne foi". Il cite notamment la République démocratique du Congo, "qui s'apprête à lever un moratoire sur une exploitation forestière d'une surface équivalente à celle de la France" mais aussi le Brésil, "où nous avons battu des records de déforestation depuis trois ans". Il s'interroge : "Quelle est leur crédibilité ?"
"Ce signal est intéressant, concède-t-il à propos de l'accord mondial, mais il faut aujourd'hui des actions concrètes et nous devons les voir de façon beaucoup plus précise".
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