COP26 : cinq pays européens dénoncent le classement par l'Union européenne du nucléaire comme investissement "vert"
Ces Etats, dont l'Allemagne, épinglent le problème du stockage à très long terme des déchets radioactifs. La France, elle, favorable au nucléaire, soutient ce classement.
Ils disent non à une prime au nucléaire. L'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, le Luxembourg et le Portugal ont estimé, jeudi 11 novembre, à la COP26 à Glasgow (Ecosse), que l'énergie nucléaire était "incompatible" avec les critères de la liste des investissements considérés comme "durables" actuellement élaborée par l'Union européenne. Pour eux, cette énergie peut porter préjudice à l'environnement et doit donc être écartée de la liste.
La Commission européenne doit proposer, avant la fin de l'année, une liste des énergies considérées comme vertueuses pour le climat, dite "taxonomie verte". Cette classification ouvrira l'accès à la finance verte, donnant un avantage compétitif crucial aux filières reconnues.
Des craintes pour le marché de la "finance durable"
Dans une déclaration commune, les ministres de l'Environnement des cinq pays craignent qu'une inclusion du nucléaire dans cette "taxonomie verte" affecte durablement "l'intégrité, la crédibilité et donc l'utilité" de cette liste. "Nous exhortons la Commission européenne à ne pas mettre en danger la voie courageuse qu'elle a prise pour faire de l'Union européenne le premier marché pour la finance durable", écrivent-ils.
Dix Etats de l'UE, emmenés par la France, avaient publié, mi-octobre, une tribune soutenant le nucléaire. D'autres pays comme l'Allemagne, l'Autriche ou le Luxembourg se disent opposés, épinglant le problème du stockage à très long terme des déchets radioactifs. Berlin doit avoir achevé en 2022 sa sortie du nucléaire, décidée en 2011 après la catastrophe de Fukushima, au Japon. Les autres pays de l'appel publié jeudi n'ont pas de production énergétique nucléaire.
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