COP26 : Le Pays de Galles dit stop à la construction de nouvelles routes
Le Pays de Galles s'engage à réduire le flux de voitures pour faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre. Aucun nouveau projet de route ne verra le jour s’il existe une alternative.
Ne plus construire de nouvelles routes : c’est la décision choc du Pays de Galles.
Une initiative qui attire les regards, alors que la COP 26 débute dimanche 31 octobre à Glasgow et va durer jusqu'au 12 novembre. Pour limiter les émissions de carbone, le pays veut limiter le trafic automobile. Les routes déjà existantes continueront bien sûr d’être entretenues mais plus aucun nouveau projet ne verra le jour s’il existe une alternative.
Ce pays de 3 millions d’habitants accroché à l’Ouest de l’Angleterre, a décidé d’inverser les priorités. Désormais, chaque nouveau projet de route est examiné par une commission d’experts des transports et de l’environnement. Si ces spécialistes trouvent une autre solution ou tout simplement décrètent que ce chantier est superflu, il n’aura pas lieu. Coincé dans les bouchons à la sortie de Cardiff, Francis reste solidement accroché à son volant. "Le gouvernement Gallois semble être anti-voiture. C’est la mode en ce moment. Mais ça va poser des problèmes plus tard. C’est une grossière erreur", juge-t-il.
Lee Waters savait que cette décision ne plairait pas à tout le monde. Le ministre délégué au changement climatique parle de "courage politique". 17% des émissions de carbone au Pays de Galles viennent des transports. L'objectif est d'arriver à zéro dans moins de 30 ans. Sa conclusion est simple : Il faut agir maintenant. "Tous les gouvernements vous parlent facilement de ce qu’ils feront en 2050 note Lee Waters.C’est plus dur de dire ce que vous décidez là tout de suite, pour faire la différence. Nous avons passé 70 ans à mettre le paquet sur la voiture avec le résultat que l’on sait", explique-t-il. "Les nouvelles routes ne servent pas seulement pour les voitures que l’on possède. Elles créent les conditions pour un trafic encore plus important. Ça doit cesser", assure le ministre.
"L’argent que nous mettons pour construire des routes, nous ne l’avons plus pour fabriquer des alternatives."
Lee Waters, ministre délégué au changement climatiqueà franceinfo
Haf Elgar se réjouit de cette décision. Membre de la section galloise des amis de la Terre, elle prévient le gouvernement qu’il ne doit pas s’arrêter là. "Ça voudrait dire du télétravail et moins de voyages pour certains. Mais aussi rendre les trajets à pied et à vélo plus sûrs. Avec plus de voies dédiées aux cyclistes et aux piétons."
À l’Assemblée de Cardiff, l’opposition parle d’un "coup dur" pour la reprise économique. Dans les vallées galloises, des élus et des entrepreneurs redoutent d’être encore un peu plus isolés.
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