Climat : d'ici 2028, la température annuelle mondiale a de fortes chances d'être en moyenne 1,5°C au-dessus du niveau préindustriel, selon l'ONU

Les seuils à ne pas dépasser évoqués dans l'accord de Paris se rapprochent dangereusement. D'ici 2028, la température annuelle mondiale a de fortes chances d'être en moyenne 1,5°C au-dessus du niveau préindustriel, selon les projections de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), publiées mercredi 5 juin. L'agence onusienne estime que ce scénario a 80% de chances de se réaliser.

Les Etats signataires de l'accord de Paris s'étaient engagés à ce que le mercure n'excède pas 1,5°C au-dessus de ce que connaissait la planète à l'ère préindustrielle d'ici 2100, "même si un réchauffement annuel à court terme ne constitue pas une violation permanente du seuil" fixé par l'accord, rappelle l'OMM. "Entre 2024 et 2028, la température moyenne mondiale à proximité de la surface devrait dépasser chaque année de 1,1°C à 1,9°C les valeurs de la période de référence 1850-1900", précise l'agence onusienne.

Par ailleurs, l'OMM considère qu'il est probable à 86% qu'au moins l'une de ces années devienne la plus chaude jamais enregistrée, détrônant ainsi l'année 2023. Cette dernière a enregistré une température moyenne de 1,48°C au-dessus du niveau préindustriel.

Outre l'année 2023, la température moyenne mondiale des douze derniers mois est la plus élevée jamais enregistrée, à 1,63°C au-dessus de la moyenne préindustrielle, selon le dernier rapport de Copernicus. "L'OMM tire la sonnette d'alarme car nous allons dépasser temporairement le seuil de 1,5 °C de plus en plus fréquemment", prévient Ko Barrett, secrétaire de l'organisation. "Nous avons déjà dépassé temporairement ce niveau pour certains mois, et, effectivement, pour la moyenne de la période de douze mois la plus récente."

Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse était due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.