Climat : des scientifiques listent les cercles vicieux qui permettent au réchauffement de s'auto-alimenter
Le réchauffement climatique se nourrit, entre autres, de mécanismes qui s'auto-alimentent. Par exemple, avec la fonte de la banquise, de la surface blanche est perdue. Or celle-ci réfléchissait davantage les rayons du Soleil que l'océan, plus sombre. Cela entraîne une hausse accrue des températures et, au final, la banquise fond encore davantage. Ce type de cercle vicieux est est appelé par les scientifiques "boucle de rétroaction". Des chercheurs ont publié vendredi 17 février, dans la revue One Earth (en anglais), la liste la plus complète à ce jour, selon eux, de ces réactions en chaîne.
Au total, les chercheurs ont dénombré 41 boucles de rétroaction climatiques : 27 positives, c'est-à-dire renforçant le réchauffement de la planète, sept négatives, et sept à l'effet encore incertain. Pour établir cette liste, les chercheurs ont passé en revue toute la littérature scientifique sur le sujet. Certaines boucles de rétroaction ont été découvertes récemment, et d'autres pourraient encore l'être dans un futur proche, note l'étude.
"Le futur d'une planète habitable pourrait être en jeu"
Leur intensité peut varier dans le temps, et si certaines peuvent agir sur le très long terme, elles peuvent aussi un jour ou l'autre avoir une fin (le permafrost complètement dégelé, la banquise complètement disparue). "Si nous pouvons avoir une bien meilleure compréhension des boucles de rétroaction et faire les changements nécessaires (...) nous pourrions encore avoir le temps de limiter les dégâts, explique l'étude. A l'inverse, si les pires risques posés par les boucles de rétroaction et les points de basculement ont été sous-estimés, le futur d'une planète habitable pourrait être en jeu."
Les effets sur la planète pourrait être sous-estimés par les modèles climatiques actuels, dont la justesse est pourtant cruciale pour guider les prises de décisions politiques, notamment en matière de réduction de gaz à effet de serre. Les chercheurs appellent ainsi à une "immense mobilisation internationale" de la communauté scientifique pour mieux évaluer l'impact de ces boucles de rétroaction. Ils réclament notamment un rapport supplémentaire du Giec, le groupe d'experts climat de l'ONU, dédié à ce problème.
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