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Crise climatique : la pollution plastique et chimique a dépassé les "limites" planétaires, selon une étude

Moins de 10% du plastique mondial est recyclé actuellement, pour une production qui a doublé depuis l'an 2000 et a culminé à 367 millions de tonnes en 2020.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des déchets plastiques flottent dans les eaux de l'île Cebu (Philippines), le 31 janvier 2020. (BRENT DURAND / MOMENT RF / AFP)

Un dépassement déjà atteint. Les quantités énormes de plastiques et de produits chimiques produites par l'humanité sont au-delà des "limites planétaires", selon une étude du Stockholm Resilience Centre, publiée mardi 15 février. Ce centre mène des travaux de référence sur les "limites planétaires", dans neuf domaines (changement climatique, usage de l'eau douce, acidifications des océans...).

Selon les auteurs de l'étude, si tous les efforts pour éviter que ces matières se retrouvent dans l'environnement sont bons à prendre, l'ampleur du problème pousse à envisager des solutions plus radicales, comme un plafond maximal de production. D'autant que le recyclage affiche des résultats médiocres, avec moins de 10% du plastique mondial recyclé, pour une production qui a doublé depuis l'an 2000 et culminait à 367 millions de tonnes en 2020.

"Plus vous produisez, plus vous rejetez"

Avec un cocktail de 350 000 produits de synthèse inventés par l'humain et des volumes considérables terminant dans l'atmosphère ou dans l'environnement, "les effets que nous commençons à observer sont suffisamment grands pour affecter des fonctions critiques de la planète Terre et de ses écosystèmes", insiste Bethanie Carney Almroth, coautrice de l'étude.

Les auteurs s'interrogent également sur l'impact des "entités nouvelles", c'est-à-dire tous les produits créés par l'homme (plastiques, antibiotiques, pesticides...) ainsi que les métaux dans leur concentration non naturelle. "On commence seulement à comprendre les effets à long terme et massifs de ces expositions", dit la chercheuse.

Elle prévient que les efforts au niveau de la production initiale ou de la gestion des déchets ne permettront pas de faire l'impasse sur une baisse des volumes fabriqués. "Cela semble évident mais ce n'est considéré comme une vérité que depuis peu : plus vous produisez, plus vous rejetez", plaide-t-elle.

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