Crise climatique : la prochaine synthèse du Giec, prévue en 2029, mettra l'accent sur l'adaptation
Qu'importe la vitesse à laquelle progresse la crise climatique, la prochaine synthèse du Giec ne sera disponible que dans cinq ans. Le groupe d'experts, mandaté par l'ONU pour synthétiser l'ensemble des connaissances en matière de climat, a voté, samedi 20 janvier, le programme de son nouveau cycle de travail, lequel débouchera, en 2029, sur le 7e rapport de synthèse sur l'état du climat. Réunis à Istanbul, en Turquie, "plus de 300 délégués de 120 gouvernements" ont adopté ce programme au petit matin, après quatre jours de débats et une nuit supplémentaire de négociations.
Ce cycle mettra "l'accent (...) sur l'adaptation au changement climatique", a déclaré Jim Skea, président du Giec, cité dans un communiqué. Les experts auront notamment pour objectif d'établir des indicateurs et des recommandations nouvelles pour mesurer les efforts d'adaptation (aux inondations ou à la sécheresse via des infrastructures de protection, des déplacements de résidences, un changement d'agriculture, etc.)
Une décennie cruciale
En décembre, un premier bilan mondial a été adopté par la communauté internationale réunie à la COP28, à Dubaï (Emirats arabes unis). En dépit de concessions importantes aux Etats pétroliers, cet accord a ouvert la voie à la sortie des énergies fossiles, principales causes des émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines et, à ce titre, responsables du réchauffement de la température moyenne du globe.
Selon le consensus scientifique, les émissions de gaz à effet de serre doivent ainsi baisser de 43% entre 2019 et 2030, pour espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5°C depuis l'ère préindustrielle, comme prévu par l'accord de Paris.
Des rapports intermédiaires prévus
Pour certains scientifiques, l'urgence à mobiliser la communauté internationale est incompatible avec le délai de cinq ans prévu entre deux mises à jour des connaissances scientifiques. L'ONG américaine Union of Concerned Scientists (Union des scientifiques inquiets, en français), a ainsi déploré que le 7e rapport ne soit pas prêt à temps pour alimenter le deuxième bilan mondial de l'accord de Paris, prévu lors de la COP33, en 2028.
Néanmoins, le programme voté samedi prévoit une série de rapports intermédiaires d'ici à la fin du nouveau cycle. Un rapport spécial sur "le changement climatique et les villes" et un autre sur les méthodes, balbutiantes et controversées, de captage du CO2, sont par ailleurs prévus.
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