Déclaration de politique générale de Michel Barnier : les ONG environnementales réclament de "remettre la transition écologique en haut de l'agenda politique"

Pointant des "premiers signaux alarmants" pour la transition écologique, des organisations appellent le nouveau Premier ministre à intégrer ces enjeux à sa politique.
Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
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Des manifestants tiennent une banderole de Greenpeace, le 7 septembre 2024 à Paris. (MILLA MORISSON / HANS LUCAS / AFP)

"Que fait Michel Barnier par rapport aux signaux climatiques alarmants ?" A la veille de la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre devant l'Assemblée nationale, plusieurs ONG du Réseau action climat se sont rassemblées, lundi 30 septembre, pour appeler à "remettre la transition écologique et juste en haut de l'agenda politique". Devant des journalistes réunis en face du Palais-Bourbon, le Réseau Action Climat, WWF, Greenpeace, le réseau Cler, France Nature Environnement (FNE), Oxfam et 350.org ont tenu à rappeler les conséquences du réchauffement climatique en France. "L'urgence écologique est là, on a pris des engagements internationaux assez forts, on est en attente de la mise en œuvre de ces engagements, mais on pourrait avoir une déclaration de politique générale qui dirait exactement l'inverse", redoute Antoine Gatet, président de FNE.

"Nous attendons avec impatience la déclaration de politique générale. Les ONG refusent tout défaitisme, nous sommes plus mobilisés que jamais pour une année combative. Car chaque dixième de degré compte."

Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat

lors d'une conférence de presse

Avant ce rendez-vous, les ONG s'inquiètent de "premiers signaux alarmants". "Le secrétariat général à la planification écologique n'est plus autour de la table, à Matignon. (...) Sans cap politique assumé par le Premier ministre, le poids de la ministre de l'Ecologie dans les arbitrages risque d'être très faible", alerte Cécile Duflot, directrice d'Oxfam. La nouvelle ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, se retrouve en outre à la tête d'un ministère privé des Transports et du Logement, ce à quoi les ONG ont réagi en dénonçant une "transition écologique démembrée".

"On a eu les grands discours, on attend les actes"

"Après avoir coupé les bras du ministère, on va essayer de lui couper les jambes" avec le futur projet de Loi de finances, illustre Jean Burkard, directeur du plaidoyer du WWF. Le gouvernement de Gabriel Attal avait en effet annoncé en février des économies de 10 milliards d'euros, avec notamment deux milliards d'euros de moins pour les programmes "écologie, développement et mobilité durables". Et les lettres-plafonds préparatoires au projet de budget 2025 laissent présager que les nouveaux crédits alloués au Fonds vert, le programme gouvernemental destiné à accélérer la transition écologique dans les collectivités locales, seront amputés de près de 1,5 milliard d'euros. Or "il y a besoin de chiffrer et financer la transition dans la durée", défend Alexis Monteil-Gutel, codirecteur du réseau Cler.

"Fin des niches fiscales climaticides", "soutien de la dynamique" sur les rénovations de logements performantes, "contribution des acteurs économiques les plus aisés et les plus polluants"... Face à ces inquiétudes, les ONG veulent mettre sur la table des solutions. "On a eu les grands discours, les phrases sur 'la dette écologique', 'le quinquennat sera écologique ou ne sera pas'. On attend les actes", fait valoir Antoine Gatet.

Les ONG demandent par ailleurs d'engager la concertation sur des textes structurants et "très en retard". Elles citent ainsi, comme le Haut Conseil pour le climat avant elles, la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC), le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3) ou encore la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Elles demandent, enfin, à rencontrer le gouvernement, que les ONG disent avoir sollicité. 

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