Des associations se mobilisent contre un projet de "gigabassines" dans le Puy-de-Dôme

Elles s'opposent à la construction de deux réserves d'eau de 14 et 18 hectares, destinées à irriguer 800 hectares d'exploitations agricoles de la plaine de la Limagne.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La plaine de la Limagne, dans le Puy-de-Dôme, le 2 juin 2021. (MAXPPP)

Alors que les protestations se sont multipliées autour de projets de mégabassines, celles-ci sont qualifiées de "gigabassines". Un collectif militant organisera, samedi 11 mai, une "randonnée festive" de protestation contre un projet de création de deux retenues d'eau décrites comme "les plus grandes en France". Ils s'opposent à la construction de ces réserves de, respectivement, 14 et 18 hectares sur la plaine de la Limagne, dans le Puy-de-Dôme.

Elles sont destinées à irriguer 800 hectares répartis sur 36 exploitations agricoles, dans une zone où est implanté Limagrain, quatrième semencier mondial. Leur contenance représente "l'équivalent de 500 bassins olympiques" et "c'est pourquoi nous ne parlons plus de méga mais de gigabassines", explique à l'AFP Isabelle, membre d'Extinction Rebellion et porte-parole du collectif organisateur de la marche.

Ces projets n'ont pas encore fait l'objet de demande formelle d'autorisation, mais ses opposants souhaitent obtenir un moratoire. L'objectif est d'"agir avant que les travaux ne commencent", rajoute Maud, du collectif Bassines non merci 63.

Des milliers de participants attendus

Plus d'un an après le rassemblement contre la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui avait donné lieu à des affrontements violents avec les forces de l'ordre, cette journée de mobilisation dans le Puy-de-Dôme se veut "familiale".

La préfecture du Puy-de-Dôme a toutefois annoncé des mesures de sécurité renforcée, dont des effectifs supplémentaires de gendarmes, précise France Bleu. Le collectif Bassines non merci 63, Extinction Rebellion, les Faucheur.ses volontaires, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre attendent "quelques milliers" de participants ; la préfecture, entre 2 000 et 3 000.

Les opposants estiment que "c'est Limagrain qui pousse ce projet dans l'intérêt de sécuriser sa production de maïs semence destiné à l'exportation, le tout financé à 70% par de l'argent public". La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a annoncé sa présence. "Construire des mégabassines, c'est ignorer le problème de fond : la rareté de l'eau", a-t-elle dénoncé dans un communiqué. Des députées de La France insoumise, dont Mathilde Panot, sont également attendues sur place.

Un eau pompée dans l'Allier

"Ce projet n'est pas porté par Limagrain" qui, cependant, le "soutient" pour "développer les moyens de production et valoriser les productions de [ses] adhérents", nuance un porte-parole d'une coopérative rassemblant 1 300 agriculteurs.

Selon lui, les retenues seraient remplies par prélèvements dans l'Allier entre le 1er novembre et le 31 mars, en respectant le débit autorisé de 45,7 m3/seconde et permettraient le "stockage de 2,3 millions de m3 d'eau en période hivernale, soit 0.12% du volume" de l'affluent de la Loire. Mais les opposants craignent que ces limites soient ensuite remises en question par dérogation.

Les prélèvements d'eau destinés à l'irrigation ont plus que doublé entre 2010 et 2020 en France, pour atteindre 3,42 milliards de m3 en 2020, selon un rapport (fichier PDF) de la Cour des comptes publié en juillet 2023.

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