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Environnement : les navires propulsés au GNL seraient bien plus polluants qu'il n'y paraît

Le gaz naturel liquéfié (GNL), un carburant prétendument plus vert que le fioul et utilisé par les transporteurs maritimes, serait en fait plus polluant que ce que l'on pensait. C'est ce que révèle une enquête réalisée par l'ONG Transport & Environnement.

Article rédigé par franceinfo - Pauline Josse
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le porte-conteneurs "CMA CGM Jacques Saade" est le plus grand au monde propulsé au gaz naturel liquéfié. (MARCUS BRANDT / DPA)

Le gaz naturel liquéfié (GNL) n'est pas la solution verte idéale pour le transport maritime. Il serait en fait bien plus polluant qu'il n'y paraît, selon l'enquête réalisée par l'ONG Transport & Environnement. En investiguant dans le port de Rotterdam, elle a découvert que d'importantes quantités de méthane étaient émises par les navires naviguant au GNL.

Un gros impact sur l'effet de serre

Selon l'ONG, le méthane qui s'échappe du moteur des bateaux naviguant au GNL a un impact 80 fois supérieur à celui du CO2. Pour observer ce gaz invisible, elle a utilisé une caméra infrarouge, placée dans le port de Rotterdam. Les images montrent un nuage qui s'échappe notamment du moteur d'un navire du transporteur français CMA-CMG, le Louvre, dont la coque est entièrement peinte en vert.

Du pur "grenwashing" pour Delphine  Gozillon, responsable du bureau maritime de l'ONG "Ils travaillent à réduire leurs émissions de méthane, mais le navire dont on parle est l'un des plus récents, et pourtant on a pu observer qu'il y avait des émissions de méthane significatives".

Pas le moment d'investir dans le GNL

Si Transport & Environnement donne l'alerte, c'est que des discussions sur les énergies dans le secteur maritime sont actuellement en cours au niveau européen. Et elles pourraient faire bondir la demande de gaz naturel liquéfié, considéré plus propre, car émettant moins de CO2. Mais ce remède est pire que le mal selon Delhphine Gozillon, qui assure que ce n'est "vraiment pas le moment  d'investir dans des nouveaux bateaux à gaz alors qu'on essaie de maintenir nos émissions à un niveau qui soit compatible avec 1,5 degré d'ici 2050"

L'ONG défend l'usage de l'hydrogène, mais aussi des dérivés de l'hydrogène comme l'ammoniac pour les porte-conteneurs sur de plus grandes distances. Les États membres de l'Union européenne doivent se prononcer sur le sujet des énergies dans le transport maritime d'ici le 2 juin prochain.

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