Environnement : débattu depuis des années à l'ONU, le Traité sur la haute mer va-t-il enfin voir le jour ?
Après des années de discussions et des reports dus au Covid-19, l a communauté internationale doit achever vendredi ses discussions sur l’instauration de ce texte qui vise à protéger ces eaux internationales et à encadrer leur exploitation.
Dernières heures de négociations à New York aux Nations Unies, vendredi 26 août. La communauté internationale doit achever ses discussions, qui ont débuté lundi 22 août, sur l’instauration d’un Traité sur la haute mer. Ce texte, en débat depuis des années, vise à protéger les eaux internationales et à encadrer leur exploitation.
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Représentant 60% des océans, la haute mer n’est aujourd’hui encadrée par aucun texte global, à la différence notamment des zones côtières. Pourtant, elle constitue un enjeu majeur en termes de régulation climatique ou de biodiversité. Le texte en débat à l’ONU serait donc une première, en offrant, par exemple, la possibilité de créer des aires marines où toute exploitation serait drastiquement contrôlée.
"Il faut notamment que les institutions qui sortent de ce traité aient les mains libres et ne soient pas dépendantes d'organisations régionales."
François Chartier, chargé de campagne Océan à Greenpeaceà franceinfo
Et c’est d’ailleurs sur ce point que les discussions sont les plus complexes, selon François Chartier, chargé de campagne Océan à Greenpeace. Selon lui, "le risque est que, dans la recherche du consensus, certains points importants passent à la trappe et risquent de vider le traité de sa capacité à atteindre son objectif principal qui est la conservation des océans, prévient-il. Pour prendre un exemple, c'est tout l'enjeu qui va se disputer sur la question des aires marines protégées".
Protéger 30% des océans d'ici 2030
François Chartier ajoute qu'il "faut notamment que les institutions qui sortent de ce traité aient les mains libres et ne soient pas dépendantes d'organisations régionales et notamment des organisations régionales de pêche, qui, elles sont dans une logique de maintenir le statu quo. C'est-à-dire de défendre avant tout l'industrie des pays occidentaux".
Selon la communauté scientifique internationale, pour éviter une catastrophe écologique, il faudrait arriver à mettre en place des aires protégées sur 30% des océans d’ici 2030. Aujourd'hui, elles ne représentent qu'environ 1%. Greenpeace estime notamment que si le texte n'est pas finalisé cette année, il sera "impossible" de protéger 30% des océans d'ici 2030, objectif défendu par de nombreux États dans le cadre d'autres négociations en cours sur la biodiversité mondiale.
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