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Réchauffement climatique : la France doit se préparer à +4°C d'ici à 2100, selon le Conseil national de la transition écologique

Cette instance, composée d'élus et de membres de la société civile, a rendu son avis sur la trajectoire de référence pour élaborer les politiques climatiques de la France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un pompier lutte contre les flammes d'un incendie de forêt, le 12 septembre 2022 à Saumos (Gironde). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

La France doit se préparer à un réchauffement climatique allant jusqu'à +4°C d'ici à la fin du siècle sur son territoire européen. C'est la conclusion, rendue publique jeudi 4 mai, du Conseil national de la transition écologique (CNTE), une instance regroupant société civile et élus autour des questions environnementales. Dans son avis, le CNTE "propose de retenir, pour la trajectoire d'adaptation au changement climatique, l'hypothèse générale d'un réchauffement global [de la planète] de 3°C d'ici la fin du siècle, croisant 1,5°C en 2030 et 2°C en 2050".

La France prépare son troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). La mouture précédente (2018-2022) se fondait sur des hypothèses moins pessimistes d'une hausse moyenne des températures de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle.

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"Nous sommes sur une trajectoire vers les 3°C au niveau mondial, donc, pour la France métropolitaine, ça veut dire +4°C", a précisé Ronan Dantec, sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE, soulignant que l'avis avait été adopté "à l'unanimité". "Ça dit un consensus aujourd'hui de la société française dans sa prise de conscience qu'il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide", a-t-il ajouté.

Quelques degrés qui font toute la différence

Le réchauffement, provoqué principalement par notre consommation de charbon, de pétrole et de gaz, est en effet plus marqué en France hexagonale par rapport à la moyenne mondiale. Ces quelques degrés peuvent paraître peu, mais ce sont des moyennes, qui cachent des hausses ponctuelles plus importantes et une augmentation des événements climatiques extrêmes.

Selon les calculs du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (PDF, page 24), une vague de chaleur qui se produisait une fois par décennie dans un climat sans influence humaine se produit aujourd'hui 2,8 fois (à +1°C de réchauffement) et se produirait 9,4 fois dans un monde à +4°C.

Les objectifs de l'accord de Paris menacés

L'avis suit les préconisations du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui appelle depuis quelques mois à sortir du "déni" et à préparer la France à un réchauffement possible de 4°C. "Non pas que ça veuille signifier que nous renonçons à des ambitions climatiques. Nous devons agir comme si tout dépendait de nous, mais nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous", a-t-il jugé jeudi.

Les politiques actuellement en place dans le monde laissent présager une hausse des températures mondiales de 2,8°C d'ici à la fin du siècle, estimait l'ONU en octobre dernier. La mise en œuvre des engagements actuels pris par les différents Etats pour réduire leurs émissions ne permettra de réduire cette hausse qu'à 2,4-2,6°C d'augmentation à cet horizon. Le monde est ainsi loin de l'objectif de l'accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2°C, et de préférence à 1,5°C.

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