Réchauffement climatique : la température des eaux du Lac Léman augmente 4 à 5 fois plus vite que les océans
Il n’y a pas que l’air et les océans qui se réchauffent. Les lacs aussi souffrent du réchauffement climatique et le Léman n’échappe pas à la règle. La première réserve d’eau douce d’Europe occidentale se réchauffe quatre à cinq fois plus vite que les océans, alerte la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) dans son dernier rapport publié le 12 février dernier.
Parce qu’il est alimenté par la fonte des glaciers, le Léman est toujours considéré comme "un peu frisquet" de l’avis des baigneurs. Mais cela pourrait changer. En 2022, les eaux de surface affichaient 13,6 degrés en moyenne. C’est du jamais vu depuis 1990. En cause : la multiplication des hivers doux qui empêchent les eaux de surface de se mélanger avec celles du fond.
"Quatre degrés c'est juste impossible, ingérable"
Et la tendance n’est pas près de s’arrêter. Les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la planète, rappelle Marie-Elodie Perga, professeure de limnologie, l’étude des lacs, à l’Université de Lausanne : "Bien évidemment, si on en arrive à des +4°C, il n'y aura pas d'adaptation possible mais le lac sera finalement une moindre de nos préoccupations par rapport à tout ce qui va nous tomber dessus en termes d'alimentation, d'approvisionnement en eau... Donc qu'on soit bien d'accord, +4°C, c'est juste impossible. Ingérable, en tout cas."
Un Léman plus chaud, cela signifie une faune qui manque de nourriture ; des espèces de poissons, comme la féra, qui n’arrivent plus à se reproduire ; des bactéries qui prolifèrent, rendant le traitement de l’eau plus coûteux pour le million de Français et de Suisses qui boivent l’eau du lac. Seule solution pour limiter le réchauffement du Léman : limiter le réchauffement tout court.
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