Réchauffement de la planète : "Même si le climat se stabilise, les calottes de glace vont continuer à fondre", alerte un glaciologue

"À une échelle d'une centaine d'années, si le climat continue de se réchauffer, les Alpes seront essentiellement sans glaciers", selon Gehard Krinner.
Article rédigé par franceinfo
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Le col du Lautaret dans les Hautes-Alpes le 25 août 2023. (FRANCOIS ROUX / ONLY FRANCE)

"Même si le climat se stabilise à 1,5 ou 2 degrés, les calottes de glace vont continuer à fondre", alerte mercredi 6 décembre sur franceinfo Gerhard Krinner, glaciologue et chercheur du CNRS à l’Institut des géosciences de l'environnement. L'agence européenne Copernicus a constaté que 2023 sera la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, ce qui va forcément avoir des conséquences sur les glaciers et les calottes, selon le géologue, qui reconnaît que "la fonte est forte et elle continue", et "dans ce sens-là", la "perte de masse" des glaciers et l'augmentation du niveau de la mer qui va avec "est irréversible".

Il souligne cependant que ces conséquences seront sur le long terme. "À une échelle d'une centaine d'années, si le climat continue de se réchauffer, les Alpes seront essentiellement sans glaciers", explique le chercheur. Mais concernant l'Atlantique et le Groenland, ce sont des grandes calottes de glaces épaisses de 2 000 à 3 000 mètres, elles ne vont pas disparaître d'ici 100 ans", assure-t-il. La glace de l'Antarctique "disparaîtra" en été, "probablement vers le milieu du siècle, et elle reviendra en hiver". Il confirme qu'"à quelques dizaines d'années, vous reconnaîtrez toujours la planète Terre", mais pour autant, "chaque dixième de degré compte".

"Ce n'est pas une falaise de laquelle on tombe, c'est plutôt un champ de mines dans lequel on rentre".

Gerhard Krinner, glaciologue

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Pour Gerhard Krinner, il est cependant possible de "ralentir la vitesse à laquelle" les calottes "perdent de la masse, et donc la vitesse à laquelle aussi le niveau de la mer monte". Pour cela, il faut limiter "les émissions de gaz à effet de serre". Aussi, le géologue prend position sur un des sujets qui anime la COP28 qui se déroule en ce moment à Dubaï : la mention, ou non, de la sortie des énergies fossiles dans l'accord final. Pour un "chercheur comme moi, un scientifique physicien, c'est très clair, il faut sortir immédiatement, aussi rapidement possible des énergies fossiles pour limiter les émissions de gaz à effet de serre qui sont la cause du réchauffement", insiste Gerhard Krinner, "il y a urgence".

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