Ski : le président de France Montagnes pointe "un rapport dogmatique" de la Cour des comptes qui demande aux stations de changer de modèle

Dans un rapport publié mardi 6 février, la Cour des comptes relève que "le modèle économique du ski français s'essouffle" et que les stations n'ont pas assez pris la mesure du crise climatique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un télésiège de la station de ski La Plagne, en Savoie, le 25 décembre 2022. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

C’est "un rapport dogmatique sans prise en compte des éléments des professionnels de la montagne", a dénoncé mardi 6 février sur franceinfo le président de l'association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne, en Savoie, Jean-Luc Boch. Alors que dans un rapport publié ce mardi, la Cour des comptes estime que "le modèle économique du ski français s'essouffle" et que les stations de ski n'ont pas suffisamment pris la mesure du changement climatique, celui qui est par ailleurs président de France Montagnes déplore qu'"aucun de ces documents" produits par l'ANMSM ne soit "ressorti dans ce rapport".

Dans ce document de 147 pages réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs, la Cour examine entre autres l'impact de la neige artificielle. Présentée par les stations de ski comme pouvant constituer une solution face au changement climatique, la Cour dénonce une vision de "court terme" et affirme que "son coût est important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures". Par ailleurs, le développement des canons à neige à un impact sur "les ressources en eau", selon le rapport. Or, pour Jean-Luc Boch, "il n'y a pas d'impact, sinon de retarder le cycle de l'eau, ce qui est essentiel à la vie sur des territoires". "Avec la neige de culture, on peut irriguer beaucoup plus longtemps les territoires", assure le président de l'ANMSM, pour qui les canons à neige ne sont "absolument pas un problème".

Si la Cour s'alarme de l'obsession du "tout ski", les rapporteurs épinglent également le développement d'activités hors ski (VTT, tyrolienne, ou encore cure thermale), souvent déficitaires et pensées "sans stratégie". Un avis que "ne partage pas du tout" l'édile de La Plagne : "La destination montagne, c'est d'abord notre clientèle qui la plébiscite." "Si on propose tout ce qu'on veut, si la clientèle n'est pas au rendez-vous, il n'y a pas d'aspect économique", tranche Jean-Luc Boch. "Il faut travailler avec des professionnels qui connaissent la chose, sinon on n'est pas crédible", insiste-t-il.

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