Transition écologique : le solaire et l'éolien passent devant le pétrole dans la part de nouvelles énergies produites en 2023
Les énergies renouvelables ont franchi un cap. En 2023, les énergies éolienne et solaire ont produit ensemble la part la plus importante de nouvelles énergies apportées au mix mondial, relève le site spécialisé Carbon Brief après avoir analysé les données de Statistical Review of World Energy, publiées jeudi 20 juin, et disponibles sur le site de l'Energy Institute.
A l'échelle de la planète, la production d'énergie augmente d'année en année. Dans l'écart entre 2022 et 2023 (+2%), 40% viennent des énergies éolienne et solaire cumulées, juste devant les 39% du pétrole. Le podium est complété par le charbon (20%). Le nucléaire couvre 4% de cette hausse, autant que les "autres énergies renouvelables" (hors énergies hydro-électriques).
Les énergies fossiles représentent toujours 80% du mix énergétique global
C'est la première fois que les énergies renouvelables dépassent le pétrole dans cette part précise, qui est la part additionnelle entre 2022 et 2023, détaille Carbon Brief. Sur le volume total, les énergies fossiles restent largement devant : elles pèsent 80% du mix énergétique (31% pour le pétrole, 26% pour le charbon et 23% pour le gaz). Dans ce même ensemble global, les énergies renouvelables représentent 8% et le nucléaire 4%.
La dynamique du solaire et de l'éolien doit surtout au solaire, notamment en Chine, remarque Nicolas Goldberg, expert en énergie pour Colombus Consulting. "Une prévision que l'on a toujours ratée, c'est le déploiement du solaire", commente-t-il, disant avoir "bon espoir" que cette tendance perdure.
L'objectif de +2°C de l'accord de Paris menacé
Le spécialiste rechigne à évoquer un moment de bascule dans la production des énergies entre 2022 et 2023. Le principal point noir réside, selon lui, dans les investissements en faveur des énergies fossiles qui se poursuivent pour des raisons variées, notamment "sécuriser des approvisionnements" ou encore "maintenir des prix bas pour les consommateurs et les industries".
L'Accord de Paris signé en 2015 a fixé comme objectif de maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels" et de poursuivre les efforts "pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels". Alors que l'objectif de 1,5°C est déjà considéré comme hors de portée par certains spécialistes, l'objectif de 2°C peut se retrouver en mauvaise posture, selon Nicolas Goldberg. "Si on continue à investir dans les énergies fossiles, on n'y arrivera pas", prévient-il. Pour lui, un réel tournant sera opéré lorsque les investissements dans ce secteur cesseront.
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